Etude Namsal : premiers résultats

12 Novembre 2018
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Deux ans après son lancement, l’étude ANRS Namsal apporte ses premiers résultats, indique un communiqué de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Menée à Yaoundé au Cameroun, cette étude a pour objectif de comparer l’efficacité de deux traitements de première intention contre l’infection par le VIH, auprès de plus de 600 participants-es. Les résultats de cette étude coordonnée par le Dr Charles Kouanfack (Hôpital Central Yaoundé) et le Pr Éric Delaporte (TransVIHMI, Université Montpellier, IRD et Inserm) montrent la non infériorité du traitement à base de dolutégravir par rapport au traitement à base d’efavirenz 400 mg. Dans le contexte spécifique du suivi des personnes vivant avec le VIH dans les pays du Sud, les chercheurs estiment que le traitement de première intention à base de dolutégravir est une bonne alternative à l’efavirenz. Les résultats de cette étude, co-financée par Unitaid et l’ANRS, ont été présentés lors du congrès HIV Drug Therapy, à Glasgow (31 octobre). Les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiées en juillet 2018, préconisent un traitement anti-VIH de première intention à base de dolutégravir (DTG) (avec précaution en cas de grossesse) et comme alternative d’un traitement à base d’efavirenz 400 mg (EFV400, mieux toléré que l’EFV 600). Avant cet essai, il n’existait « aucune donnée comparant directement l’action de ces deux molécules dans le contexte particulier des pays à ressources limitées », rappelle le communiqué de l’ANRS. C’est dans ce contexte que l’étude ANRS Namsal a comparé leur efficacité auprès de 613 personnes vivant avec le VIH et n’ayant jamais suivi de traitement antirétroviral auparavant. Les participants-es à l’étude ANRS Namsal, ont été répartis de manière aléatoire en deux groupes, le premier suivant un traitement à base de DTG (participants DTG) et l’autre un traitement à base d’EFV400 (participants EFV400). Après 48 semaines de traitement, 74,5 % des participants prenant le dolutégravir et 69 % des participants prenant l’efavirenz 400 présentaient une charge virale VIH plasmatique inférieure à 50 copies virales par ml de sang. « Le traitement à base de DTG est non inférieur au traitement à base d’EFV400. La non-infériorité du dolutégravir par rapport à l’efavirenz 400 est démontrée », indique l’ANRS. Autrement dit, « la différence observée entre les deux traitements n’est pas suffisamment significative pour établir une supériorité de l’un par rapport à l’autre. De plus la tolérance des participants à ces deux traitements est similaire ». Les chercheurs concluent que « dans le contexte de suivi des personnes infectées par le VIH dans les pays du Sud, le DTG est une alternative de choix ». « Dans le cas des patients présentant un fort taux de virus dans le sang à l’initiation du traitement, on a observé, quel que soit le traitement prescrit (dolutégravir ou efavirenz), la persistance d’une faible réplication virale. De ce fait, il est important de continuer à suivre sur le long terme les patients initiant un traitement à base de dolutégravir afin de confirmer la non survenue de mutations de résistance à cette molécule ; l’étude continuera jusqu’en 2021 », explique le Pr Éric Delaporte. L’étude ANRS Namsal se poursuivra jusqu’en 2021.