Euthanasie : échec pour les socialistes

18 Mars 2021
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Encore un échec. Fin de parcours sèche pour la proposition de loi de la sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie visant « à établir le droit à mourir dans la dignité ». Le Sénat à majorité de droite a supprimé sa principale mesure et la sénatrice PS a annoncé le retrait de son texte, de fait « vidé de sa substance ».  C’est l'article 1er du texte qui est passé à la trappe. En l'occurrence l'article qui posait le droit à bénéficier, sous conditions, de l'aide active à mourir, selon deux modalités : l'assistance médicale au suicide et l'euthanasie. La suppression de cet article qui constituait le cœur du texte a été acquise par 161 voix en faveur de sa suppression et 142 contre, lors d'un scrutin public à la demande du groupe Les Républicains, rappelle l’AFP. Le scrutin public au Sénat permet aux élus-es absents-es de l'hémicycle, qui ne participent donc pas au débat, de prendre part au vote. Le texte porté par la sénatrice de Paris, Marie-Pierre de la Gontrie, était examiné dans le cadre d'une « niche » parlementaire du groupe PS. Il avait reçu un avis « défavorable » du ministre de la Santé Olivier Véran, pour qui « aujourd'hui, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti (qui autorise la sédation profonde et continue, ndlr) le principal enjeu n'est pas tant de la faire évoluer que de la faire connaître ».  Le cadre actuel « permet de résoudre l'immense majorité des situations difficiles », a ajouté le ministre, qui a annoncé le lancement dès avril d'un 5ème « plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie ».  « Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun », a encore déclaré olivier Véran, évoquant la crise sanitaire actuelle.  Selon le ministre, cette question « nécessite le temps d'un débat, parlementaire évidemment », mais aussi « d’un débat national impliquant les Français, les associations et les corps intermédiaires ».