Euthanasie : la France fait un pas

23 Décembre 2014
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Deux députés, Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), ont remis (12 décembre) à François Hollande un rapport prévoyant de nouveaux droits pour les patients en toute fin de vie qui risque de mécontenter les pro comme les anti euthanasie. Mandatés en juin par le Premier ministre, les deux députés entendent proposer des mesures pour mieux tenir compte des souhaits des patients et leur assurer une "fin de vie apaisée". Mais sans aller jusqu'au suicide assisté ou à l'euthanasie, autorisés dans plusieurs pays européens. Le président François Hollande a annoncé (12 décembre) qu'un débat sans vote serait organisé sur la fin de vie dès janvier 2015 à l'Assemblée nationale à partir des propositions des parlementaires, dont la mesure centrale est l'instauration d'un droit à une "sédation profonde et continue", indique l’AFP. Cette sédation jusqu'à la mort serait une possibilité offerte à certains malades incurables qui en feraient la demande. Ce débat serait suivi de "la présentation d'une proposition" de loi et du vote d'un texte à une date non encore fixée. Selon l'entourage du président, cité par l’AFP, la discussion de cette proposition de loi devrait toutefois intervenir "rapidement". Sans jamais prononcer les mots "euthanasie" ou "suicide assisté", le chef de l'Etat a par ailleurs annoncé qu'un "enseignement spécifique" serait proposé aux professions médicales dès la rentrée 2015, s'intégrant dans un "plan triennal" pour le développement des soins palliatifs, élaboré dès 2015 également. Rappelant que l'évolution de la législation sur la fin de vie figurait parmi ses engagements électoraux, François Hollande a souligné que la loi actuelle était "mal connue et mal appliquée" et laissait "en suspens la prise en charge de la volonté des patients". Désormais, a-t-il ainsi souligné, la "démarche" viendra du patient "à qui la souffrance doit être épargnée", parlant d'une "grande avancée".