Expulsions : Macron en veut plus !

16 Juin 2021
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Autour de lui des ministres, des annonces dures et un « signal de fermeté qui coïncide bien avec l’air du temps et dans « l’ambiance » actuelle de la pré-campagne présidentielle qui démarre. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a réuni mercredi 9 juin plusieurs ministres pour réclamer une « meilleure efficacité des expulsions d'étrangers en situation irrégulière », que l’exécutif juge mal appliquées, explique l’AFP. Cette réunion s'est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et d’une représentante du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. « Les demandes d'asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l'asile en sachant que l'examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu'ils sont pris en charge de manière très avantageuse », a commenté un conseiller, cité par l’AFP. « Or, le taux d'acceptabilité de l'immigration dans notre pays est de plus en plus bas », a-t-il relevé.  Le chef de l'État a donc demandé aux ministres « d'activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d'intensifier les négociations avec les pays d'origine pour qu'ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants-es. Sur environ 120 000 demandes d'asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés-es, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire, détaille l’AFP. « Nous avons un problème d'éloignement », explique l’Élysée, « notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques », même si le taux d'exécution des décisions d'expulsion a augmenté d'un tiers. Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat français que le taux d'exécution moyen d'une décision d'expulsion est de 30 % en Europe, mais chute à « 13, 14 % pour la France », alors que l'Elysée avance le chiffre de 15,3 %.  Le chef de l'État, qui, au début de son quinquennat, évoquait l'objectif d'un taux d'exécution de 100 %, a demandé de nouvelles mesures « opérationnelles très rapidement », en ciblant en priorité l'expulsion des étrangers-ères irréguliers-ères auteurs-rices d'actes de terrorisme ou fichés-es pour radicalisation ainsi que ceux-celles ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. La France compte insister auprès des pays étrangers pour qu'ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France, mais à l'arrivée. La loi ne permet pas de contraindre une personne à le faire. « On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test », a souligné l'Elysée.  « Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l'Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement », a averti la présidence française sans autre détail.  Sans modifier le droit d'asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs, ce qui ne présage rien de bon pour les personnes demandeuses d’asile.