Faux médicaments

1 Décembre 2022
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Mauvais élève ? Faute d'appliquer d'ici la fin de l'année une règle européenne sur la contrefaçon de médicaments, la France encourt « de lourdes sanctions » de Bruxelles, a averti lundi 21 novembre le ministre de la Santé, François Braun, annonçant à son tour « des sanctions » pour les pharmaciens-nes récalcitrants-es.  Cette réforme, appelée « sérialisation », consiste à ajouter un pictogramme noir et blanc (dit « datamatrix ») sur chaque boîte de médicaments, pour tracer son parcours de l'usine à l'officine et lutter ainsi contre les contrefaçons à l'échelle européenne. Actée depuis 2011 par une directive de Bruxelles, la mesure est entrée en vigueur début 2019.  Mais « la France est à la traîne sur ce sujet, loin derrière absolument tous les autres pays de l'Union européenne », a souligné François Braun lors d'un colloque de l'Ordre des pharmaciens. « Ce retard expose la France à de lourdes sanctions de la part de la Commission européenne, de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros », a-t-il ajouté.  Le ministre a par conséquent averti « avec résignation » que le gouvernement appliquerait « des sanctions très prochainement pour les pharmaciens qui ne répondraient pas à leurs obligations ».  À ce jour, un peu plus de 56 % des officines sont dans les clous et connectées au répertoire national de vérification des médicaments (lui-même relié au fichier européen), selon le dernier pointage de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens. L'objectif des 80 % « à la fin novembre » semble hors de portée, car il faudrait en raccorder « près de 5 000 » supplémentaires, quand « seules 213 » ont franchi le pas sur les deux premières semaines du mois, précise la FSPF. « Il est urgent que tous les pharmaciens se connectent », alerte l'Uspo, second syndicat de la profession.