Fin du sida : Stéphane De Wit pessimiste

3 Août 2017
3 100 lectures
Notez l'article : 
0
 

Chef du service des maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre à Bruxelles et aussi secrétaire de l'EACS, l'European Aids Clinical Society, Stéphane De Wit est une personnalité reconnue dans le domaine de la lutte contre le sida et pas uniquement en Belgique. Le médecin et chercheur était présent à la conférence HIV Science à Paris en juillet dernier. A cette occasion, la RTBF l’a interviewé et lui a notamment demandé s’il pensait que la fin de l’épidémie de VIH en 2030, c’était réaliste et l’a interrogé à propos du probable désengagement des Etats-Unis dans le financement du fonds mondial. La fin de l’épidémie en 2030 ? ". Personnellement, je n'y crois pas pour 2030. Je pense que la tâche est encore immense, il y a quelques marqueurs positifs, mais il y a quand même encore des zones du monde où l'épidémie est galopante. On pense à l'Europe de l'est et à l'Asie centrale, où la situation n'est pas du tout contrôlée, on pense à des territoires comme l'Afrique de l'ouest et l'Afrique centrale, où la couverture au niveau traitement reste extrêmement médiocre, donc je n'y crois pas à l'éradication en 2030". Et à propos d’un éventuel retrait des Etats-Unis dans le financement du fonds mondial ? "Il y a deux niveaux dans la menace de Trump. C'est la diminution de fonds pour la recherche pure financés aux Etats-Unis, entre autres, et puis il y a la diminution de 17% de la participation au fonds mondial, et le fonds mondial ce n'est pas que de la recherche, le fonds mondial, c'est aussi mettre à disposition des tests de dépistage, des infrastructures et des médicaments dans les pays en voie de développement. Donc c'est là que se situe le vrai problème et c'est là que se situe une erreur historique parce que, encore une fois, aujourd'hui en absence de vaccination, si on limite l'accès au traitement, on va réalimenter cette épidémie, on va la faire redémarrer. C'est tout à fait stratégiquement inadéquat et on risque de détricoter tout un travail qui a été fait au cours des 15-20 dernières années", explique Stéphane De Wit.