Fin de vie et réforme

5 Octobre 2021
2 079 lectures
Notez l'article : 
0
 

L'actrice Line Renaud, qui milite pour « le droit à mourir dans la dignité », a exhorté (28 septembre) les députés-es à voter « le plus vite possible » un texte sur le droit à l'euthanasie, un sujet qui a déchaîné les passions à l'Assemblée cette année. « En tant que marraine de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), je compte sur vous pour voter le plus vite possible. C'est un progrès essentiel qu'on ne doit plus empêcher », a déclaré l’artiste et militante, à côté de plusieurs députés-es de tous les groupes parlementaires dont Olivier Falorni (Libertés et Territoires) à l'origine d'une proposition de loi débattue en avril dernier, mais qui n’est pas parvenue au terme de son parcours parlementaire. « Votre présence est une marque d'engagement extrêmement précieuse », a salué Olivier Falorni, qui en a profité pour mettre à nouveau la pression sur l'exécutif. Malgré un large appui, sa proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » n'avait pu être adoptée face à des milliers d'amendements déposés par quelques élus-es LR et un temps de discussion contraint, le 8 avril.  En mai, quelque 300 députés-es de tous bords, soit plus de la moitié de l'Assemblée nationale, ont demandé au Premier ministre Jean Castex d'inscrire à l'ordre du jour cette proposition de loi. Ce texte n'a que peu de chances d'être repris par le gouvernement pour être mis à l'agenda du Parlement d'ici la fin de la législature. L'exécutif n’entend pas aller (a fortiori, à l’approche des élections) sur un sujet « de société » perçu comme inflammable politiquement. « Le 8 avril dernier, vous avez eu à examiner un texte très important, capital même car il touche à notre bien le plus précieux, la liberté, notre liberté ultime et souveraine, celle de mourir dans la dignité », a affirmé Line Renaud lors d'une conférence de presse. « Ayant vécu libre et digne, je ne peux pas m'imaginer mourir enchaînée et contrainte. Si notre vie nous appartient, il doit en être de même pour notre mort », a-t-elle exposé. « Ce texte est suspendu et peut revenir à tout moment à l'Assemblée nationale et j'espère que nous pourrons le voter vite », veut croire Olivier Falorni. À suivre.