Fin de vie : Macron interviendra fin mars

27 Février 2023
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Suspens. Emmanuel Macron esquissera « d'ici la fin mars » la suite à donner aux travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie, a annoncé mercredi 22 février le ministre chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement Olivier Véran. « Il recevra les membres de la Convention citoyenne dès la fin de leurs travaux », qui doivent être rendus le 19 mars, a-t-il indiqué lors du compte-rendu du Conseil des ministres, indique l’AFP. « Et donc d'ici à la fin mars, il aura l'occasion de donner des vademecum, de préparer la suite des travaux », a-t-il ajouté. À l'issue de près de trois mois de débats, les quelque 180 participants-es à la convention citoyenne se sont majoritairement prononcés-es en faveur d'une évolution de la loi pour une « aide active à mourir ». Concernant les modalités de cette aide à mourir, 72 % se sont prononcés en faveur d'un suicide assisté, 66 % en faveur d'une euthanasie. Certaines questions restent en suspens, notamment celle de la conscience des personnes en fin de vie. « Par ailleurs, nous continuons à consulter tous azimuts la communauté soignante, les usagers, les forces politiques », a poursuivi Olivier Véran. Le ministre a précisé qu'il se rendrait prochainement en Espagne, avec des « parlementaires de tous bords », « pour regarder ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans les pays qui ont déjà légiféré » en la matière. Il a déjà effectué des déplacements similaires en Suisse et en Belgique.

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Portrait de jl06

La Belgique accorde l'euthanasie à une femme violée en 2016 Écouter cet article00:00/03:09 La Belgique a accordé l'euthanasie à une femme de 50 ans, violée en 2016

En grande détresse psychologique après un viol en 2016, cette mère de famille a obtenu le droit à l'euthanasie, accordé par un médecin et deux psychiatres.

Sauvagement violée en 2016, Nathalie Huygens souhaite mourir. Et elle en a légalement obtenu le droit. En janvier dernier, cette Belge de 50 ans, mère de deux enfants de 25 et 22 ans, a obtenu le feu vert d'un médecin et de deux psychiatres pour être euthanasiée. Les professionnels de santé ont jugé son état psychologique conforme aux critères pour accéder à cette pratique, autorisée en Belgique.

Dans un entretien accordé au quotidien belge néerlandophone Het Laatste Nieuws, relayé et traduit par le site d'informations 7sur7, la femme explique que sa vie n'est plus la même depuis sa violente agression. «La Nathalie que j'étais, une épicurienne, est morte le matin du 3 septembre 2016», explique-t-elle.

Tentative de suicide et psychiatrie

Ce jour-là, la mère de famille va courir «très tôt». Sur sa route, elle croise un homme au «visage noir de colère», qui la jette dans le fossé «avec une force énorme». Elle crie, se débat, mais l'homme la frappe brutalement à la mâchoire, lui enjoignant de se calmer. Finalement, l'agresseur la redresse, l'emmène 100 mètres plus loin, sort un couteau, la viole et la laisse pour morte. «Si j'avais su à ce moment-là quelle existence m'attendrait à partir de ce moment-là, j'aurais couru après lui et lui aurais dit : 'Tuez-moi'», témoigne la victime.

Après une semaine d'hospitalisation, Nathalie pense qu'elle est capable de «surmonter cela». Mais en rentrant dans sa famille, «tout a changé». «Je ne pouvais plus être avec ma famille. Je ne supportais plus que mon mari dorme avec moi, je ne supportais plus de manger à table avec eux. J'ai eu des crises de panique et d'anxiété, j'ai fini par avoir des pensées suicidaires et j'ai effectivement fait une tentative de suicide», raconte-t-elle. Elle est par la suite admise à plusieurs reprises en psychiatrie.

Ses enfants soutiennent son choix

Six années passent, et l'état de Nathalie ne s'améliore pas. «Je suis tellement, tellement fatiguée. À part en dormant, il n'y a pas une demi-heure où je ne pense pas à ce qui m'est arrivé», confie la mère de famille, qui suit encore une thérapie trois fois par semaine. En 2021, elle dépose donc une demande d'euthanasie, car elle «n'aspire qu'à la paix». «Je veux que la souffrance s'arrête, qu'elle se termine. Savoir maintenant que je peux mourir est quelque part rassurant», explique-t-elle au quotidien belge.

Et ses enfants ? La cinquantenaire est régulièrement accusée d'égoïsme sur les réseaux sociaux. «Demander l'euthanasie en tant que maman est déchirant et difficile. (...) Il n'y a pas une seconde où je ne me sens pas coupable», admet-elle. Mais elle l'assure, ses enfants «soutiennent (son) choix». «À la place de maman, je ne voudrais plus vivre non plus», avait soutenu son fils Wout dans une lettre ouverte parue l'année dernière. L'aîné de la famille a déjà fait savoir qu'il voulait être présent lors de l'euthanasie, selon sa mère. La benjamine, Tine, «hésite, car elle estime que c'est très difficile».

Je ressens comme une gêne obscure à la lecture de cet article.