Fin du sida : François Hollande interpellé

22 Juin 2016
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"Le sida menace toujours, faute de financements : Monsieur Hollande, vous avez un rôle à jouer !". C’est par cette formule que Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS, Aurélien Beaucamp, président de AIDES, et Mickaël Zenouda, président d’Act Up-Paris, ont décidé d’interpeller le président français dans une tribune publiée le 7 juin dernier sur le Plus. Cette interpellation est tombé au moment où se tenait une réunion de haut niveau à l’Onu sur la fin du sida. Les trois militants y pointent que les progrès dans la lutte contre le sida (importants ces dernières décennies) sont "menacés faute d'investissements". "Le nombre d’infections n’a baissé que de 8 % entre 2010 et 2014 et a explosé en Europe de l’Est ; les programmes de prévention se sont réduits ces dernières années ; vingt-deux millions de personnes vivant avec le VIH sont toujours en attente de traitements et le sida reste la première cause de mortalité des femmes de 15 à 44 ans au niveau mondial", rappellent-ils. La crainte, c’est que "sans financements supplémentaires, l’épidémie rebondira dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Ce sera non seulement un échec sanitaire sans précédent – avec une courbe des décès et des nouvelles infections repartant à la hausse – mais également un énorme gâchis financier. Les milliards de dollars investis depuis le début des années 2000 n’auront servi à rien. Pire, il faudra en mobiliser encore plus pour reprendre le contrôle de l’épidémie". Et les trois militants d’expliquer : "L’Onu l’a calculé : il manque sept milliards de dollars par an pour parvenir d’ici à 2030 [à la fin du sida]. Soit à peine 0,01 % du PIB mondial". La tribune comporte aussi un message au président Hollande. "En 2012, le président François Hollande avait affirmé que la France voulait la fin du sida et s’en donnerait tous les moyens. Mais quatre ans plus tard, la contribution française au Fonds mondial n’a toujours pas augmenté d’un centime !", dénoncent les trois responsables. Ils se demandent notamment : "Pourquoi la France ne reprend-elle pas en main le projet de taxe européenne sur les transactions financières, que monsieur Hollande a promis d’utiliser pour les malades du sida, et qu’il laisse s’enliser dans les couloirs bruxellois ?"