Fin à l’épidémie : le Corevih Arc Alpin s’engage

1 Décembre 2017
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"Malgré de nouvelles contaminations tous les ans dans les Alpes, il est aujourd’hui possible d’envisager de mettre fin à l’épidémie de sida en 2030". Cette formule ouvre le communiqué de presse que le Corevih arc-alpin (1) a publié à l’occasion du 1er décembre. Dans ce texte, l’instance de coordination de la lutte contre le VIH et les hépatites virales de l’Arc Alpin, rappelle que 77 nouveaux cas ont été diagnostiqués en Isère, Savoie et Haute-Savoie en 2016. "On estime à un peu plus de 3 000 le nombre de personnes au total qui vivent avec le virus dans l’Arc Alpin", note le Corevih. "Nous pouvons aujourd’hui envisager la fin de l’épidémie du sida dans les Alpes en 2030, avance l’instance. Les traitements sont plus simples à prendre, ils permettent à toute personne traitée d’éviter le stade sida ; La durée de vie des personnes vivant avec le VIH s’allonge (rejoignant celle de la population générale) ; Les personnes traitées ne sont plus contagieuses après quelques mois ; Et nous avons des moyens divers et combinés pour s’en protéger — notamment les préservatifs et la mise à disposition du traitement préventif (PrEP) pour les personnes exposées". Fort de ces éléments, un "collectif d’acteurs alpins de la prévention et du soin réunis au sein du Corevih arc alpin a choisi de travailler pour mettre fin à l’épidémie de sida dans les Alpes en 2030", précise le communiqué. Il s’agit de "parvenir à dépister toute les personnes infectées" ; "traiter chacune d’entre eux/elles, afin d’éviter qu’ils/elles n’évoluent en stade sida" ; "stopper du même coup la survenue de nouveaux cas, puisque le traitement fait disparaître la contagiosité" ; "développer encore la prévention, dont la PrEP, pour éviter également tout nouveau cas" et de "faire disparaitre toute discrimination envers les personnes vivant avec le VIH". "Zéro nouveau cas d’infection ; zéro cas de sida ; et zéro discrimination envers les personnes infectées en 2030. Ensemble, nous pouvons faire de ces objectifs ambitieux une réalité, chacun à notre niveau", ajoute d’ailleurs le docteur Olivier Epaulard, président du Corevih arc alpin, médecin virologue à Grenoble. Quels sont les chiffres du Corevih ? 77 personnes ont été prises en charge en 2016 soit : 6,4 personnes par mois ou 1,5 par semaine ; 2 personnes par mois sur l'Isère et la Savoie et un peu plus en Haute-Savoie. Les nouveaux dépistés en 2016 sont des hommes à 67 %. Age : bien que l’âge des personnes suivies sur l'arc alpin tend à augmenter, les nouvelles contaminations concernent surtout des jeunes ; plus de un sur deux (56 %) ont moins de 40 ans au moment de la prise en charge. Pour les femmes, 69 % avaient moins de 40 ans, contre 51 % pour les hommes. Par ailleurs, 30 % des nouvelles contaminations masculines concernent des hommes de plus de 50 ans.
Lorsque le mode de contamination est connu (85 %), il est toujours par voie sexuelle, dont un tiers par relations sexuelles entre hommes. File active totale : 2 622 personnes sont prises en charge sur l'arc alpin pour le VIH, soit 1,8 personne pour 1 000 habitants sur les trois départements de l'Isère, Savoie et Haute-Savoie. Quasi 18 % des personnes prises en charge sur l'arc alpin sont arrivées au stade sida —l e stade le plus grave. Les deux tiers des personnes suivies sont des hommes. Par ailleurs, 60 % des personnes vivant avec le VIH et prises en charge ont plus de 40 ans. Pour autant, 15 % des personnes sont des jeunes adultes de moins de 30 ans. On note que 85 % des personnes ont été contaminées par voie sexuelle — un tiers par relation sexuelle homosexuelle Les personnes vivant avec le VIH sur l’arc alpin sont essentiellement originaires de France (67 %) ; 1/5 viennent d'Afrique sub-saharienne.