Flambée des prix des complémentaires

28 Février 2020
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Les tarifs des complémentaires Santé sont en hausse « massive » en 2020, a affirmé le 12 février dernier, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui pointe « une inflation médiane de 5 % ». La Mutualité française a contesté ce chiffre. Elle avance un chiffre moitié moindre. L'UFC-Que Choisir explique dans un communiqué que l'analyse de « près de 500 contrats (...) émanant de 86 organismes différents » met en évidence une « flambée des tarifs » avec « des écarts très marqués ». Si la moitié des contrats affichent une hausse de tarif supérieure à 5 %, la tendance est nettement supérieure pour les assurés-es de Swiss Life (+ 12 %) ou Apicil (+ 10,7 %) et plus modérée pour ceux de la Macif (+ 2,7 %) ou de la Mutuelle Générale (+ 3,2 %). « Les écarts de pratique entre professionnels sont béants », bien qu'ils « connaissent le même environnement », observe l'association de consommateurs. Elle ajoute que les prix progressent « davantage qu'en 2019 », quand elle avait constaté une augmentation de 4 %. Des résultats réfutés par la Mutualité française, qui souligne dans un communiqué que l'étude de l'UFC-Que Choisir « repose sur un appel à témoignages », ce qui « ne peut pas être considéré comme une méthode sérieuse et représentative ». Selon ses propres calculs, fondés « sur un échantillon de 13 millions de personnes », cette fédération regroupant 280 mutuelles Santé assure que « la hausse moyenne est de 2,4 % en 2020 ». Derrière cette querelle de chiffres, l'UFC-Que Choisir relance le débat sur la résiliation « à tout moment » des complémentaires Santé, qu'elle rappelle avoir « obtenue de haute lutte », en 2019, au Parlement. Elle doit entrer en vigueur au plus tard le 1er décembre 2020. L'association de consommateurs considère que « l'inflation galopante » des tarifs justifie d'anticiper cette mesure censée entraîner « une baisse des prix » via une « concurrence ravivée ». Elle demande donc à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, « de publier au plus tôt le décret » permettant de l'appliquer « sans attendre ». La Mutualité considère la mesure comme « contreproductive ». Elle prédit qu'elle « fera augmenter le coût d'acquisition d'une complémentaire Santé ». « La concurrence ne fait pas baisser les prix (...) qui sont directement liés à l'augmentation des dépenses de santé », avance son président Thierry Beaudet, indique l’AFP. Un autre enjeu se joue pour le gouvernement car cette polémique coïncide avec la mise en œuvre du « 100 % Santé » pour les lunettes et certains soins dentaires, mieux remboursés depuis le 1er janvier 2020. Agnès Buzyn promet depuis longtemps que la baisse du « reste à charge » dans ces secteurs n'aura pas d'effet sur les tarifs des complémentaires. L'UFC-Que Choisir n'en fait pas une cause de « l'inflation massive » qu'elle constate, tandis que la Mutualité juge que cette réforme « n'a pas d'impact significatif sur le montant des cotisations ».