Foie gras : un mal qui touche les séropositifs

12 Février 2019
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D’après une étude dont les résultats ont été publiés sur le site aidsmap, le syndrome non-alcoolique du foie gras serait un des enjeux émergents quant à la santé des personnes vivant avec le VIH. Les médecins du Centre médical universitaire d’Utrecht aux Pays-Bas ont publié récemment des chiffres inquiétants, dans la revue médicale Infectious Disease Therapies. Ce syndrome intervient lorsque des graisses s’accumulent dans les cellules du foie, chez des personnes dont la consommation d’alcool n’est pas jugée comme responsable d’une cirrhose. Parfois sans symptôme, elle peut néanmoins conduire à des stéatoses hépatiques (NASH) et des cirrhoses chez environ 10 % des personnes. Et près d’un tiers des personnes développant une NASH vont voir leur stade de fibrose s’aggraver et leur fonction hépatique se dégrader. L’activation immunitaire et inflammatoire causée par le VIH, mais aussi un historique avec les premiers médicaments antirétroviraux font des personnes séropositives des patients à plus haut risque de développer un syndrome non-alcoolique, une NASH voire une cirrhose. Dans une méta-analyse (analyse de différentes études), les chercheurs-euses ont observé une prévalence d’un syndrome hépatique non-alcoolique de 35 % chez les personnes séropositives, comparé à 25 % en population générale. Aussi, les personnes séropositives présentant déjà des perturbations d’enzymes du foie sont extrêmement sujettes (entre 57 et 72 %) au syndrome du « foie gras », selon cette étude. Cependant, ces résultats tranchent avec d’autres, qui n’avaient pas montré de sur-risque quant à une NASH chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux personnes séronégatives.