Fonds mondial : un appel de MSF

23 Septembre 2022
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Alors que le Fonds mondial contre le VIH, la tuberculose et le paludisme tient sa septième Conférence de reconstitution financière le 21 septembre à New York, Médecins sans frontières (MSF) s’alarme du recul constaté dans la lutte contre ces maladies. L’ONG demande aux bailleurs du Fonds mondial — dont la France —d’augmenter leur soutien à ce mécanisme, alors que « les pays les plus affectés peinent toujours à participer au financement de ces programmes de santé ». Dans un communiqué, MSF rappelle que ses équipes « constatent des signes inquiétants de recul dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, dans un contexte de faiblesse des programmes nationaux et de financements insuffisants, exacerbé par la pandémie de covid-19 et les difficultés économiques ».  « En 2020, pour la première fois en dix ans, un recul des progrès réalisés contre ces trois maladies a été enregistré », pointe l’ONG. Selon l’OMS, il y a eu cette année-là autant de personnes décédées de la tuberculose qu'en 2017, soit 1,3 million, et le nombre de personnes souffrant de formes de la maladie résistantes aux médicaments qui reçoivent un traitement a baissé de 19 %. Le nombre de personnes décédées du paludisme était en hausse de 12 % par rapport à 2019, avec 627 000 décès, rappelle l’ONG. Cette dernière avait déjà avertit dans un rapport en 2019 que la « réponse apportée au VIH et à la tuberculose était au point mort et alertait sur l’impact des décisions des États financeurs du Fonds mondial sur les personnes malades ». La pandémie de covid-19 et les crises économiques et sociales concomitantes ont exacerbé les problèmes déjà identifiés alors. « Face à un financement insuffisant de leurs programmes médicaux, [des] pays suppriment des pans entiers de leurs interventions. Les programmes de lutte contre le VIH destinés aux femmes enceintes sont généralement l'une des premières victimes des coupes budgétaires, tout comme les programmes ciblant les groupes vulnérables tels que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs du sexe et les usagers de drogue. Lorsque les interventions sont maintenues, c’est la qualité des soins qui est réduite : les pays sont contraints à des arbitrages difficiles, qui les amènent à supprimer des éléments essentiels de l’offre de soins», explique MSF. Et de conclure : « Les 18 milliards de dollars demandés par le Fonds mondial représentent dans ce contexte le strict minimum de ce qui serait nécessaire pour inverser cette tendance. On estime que 130 milliards de dollars sont nécessaires pour lutter efficacement contre le VIH, la tuberculose et le paludisme pour la période 2024 - 2026. Les 18 milliards du Fonds mondial représentent 14 % de ce budget, et d'autres financements externes devraient en couvrir 19 % supplémentaires. Dans le meilleur des cas — celui, très improbable, où le financement national des pays eux-mêmes représenterait 45 % de ce montant — il resterait tout de même un écart de 22 % entre les fonds alloués et les fonds nécessaires », avance MSF.