Forte hausse du VIH chez les gays philippins

Les infections au VIH chez les gays philippins ont décuplé en cinq ans faute de mobilisation des autorités contre cette maladie, a dénoncé jeudi 8 décembre l'organisation Human rights watch (HRW) dans un rapport inédit. Les Philippines, un archipel, est un des pays asiatiques où l'épidémie de VIH progresse le plus vite en raison du manque de mesures des gouvernements successifs pour promouvoir la contraception et assurer l'éducation sexuelle des populations, selon l'organisation non gouvernementale. "L'éducation sur les méthodes efficaces de prévention du VIH est inexistante, et la loi interdit aux moins de 18 ans de se procurer des préservatifs ou de se faire dépister sans le consentement de leurs parents", indique HRW. Sur les 35 000 cas de VIH enregistrés aux Philippines depuis 1985, 81 % concernaient des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. La situation empire aujourd’hui car 25 nouveaux cas de VIH sont recensés chaque jour aux Philippines, dénonce l’ONG. "Le risque est réel de voir le virus se répandre au reste de la communauté philippine, mais les autorités ne font pas grand chose", a déploré à l'AFP Carlos Conde, chercheur du HRW. L'Eglise catholique, une institution puissante aux Philippines, est un frein important à la prise en charge du VIH et à la lutte contre l’épidémie. Au pouvoir depuis fin juin, le gouvernement du président Rodrigo Duterte s'est dit prêt à défier l'Eglise en organisant des distributions de préservatifs dans les écoles voire même des kits de dépistage. Rappelons que Rodrigo Duterte conduit une politique de lutte contre les drogues, quasi unanimement condamnée tant elle conduit à des exécutions sommaires de personnes consommatrices et de trafiquants.