France : l’activité physique perd du terrain

14 Octobre 2017
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L'inactivité physique et la sédentarité liée à "un usage massif" des écrans (smartphones, tablettes, etc.) gagne du terrain dans la population française, selon une étude rendue publique le 26 septembre par Santé publique France. L’agence de santé propose de nouveaux outils pour combattre cette évolution jugée néfaste à la santé. La sédentarité, le temps passé assis ou allongé en dehors des temps de repas et de sommeil, est un facteur de risque pour des maladies comme le diabète, ou des problèmes cardiaques, qui s'ajoute au risque que constitue l'inactivité physique, rappelle l’AFP. Depuis 2006, la durée quotidienne moyenne de temps passé devant les écrans chez les adultes a augmenté de 53 % (+44 % pour les hommes et +66 % pour les femmes). Ce temps devant les écrans est passé en moyenne de 3h10 par jour à 5h07, a expliqué à l’AFP, le chercheur Benoît Salanave, co-auteur de l'étude nommée Esteban (Etude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition). La proportion d'adultes passant trois heures ou plus devant leur écran, en dehors de leur activité professionnelle, a ainsi atteint 80 % en 2015. Un constat "alarmant", selon le chercheur. "Chez les enfants, parmi lesquels l'activité physique n'a guère progressé et même s'est dégradée chez les 6-10 ans, le temps passé devant les écrans augmente quel que soit l'âge", souligne Benoît Salanave. Chez les adultes, en dix ans, on observe une "baisse préoccupante" (-16 %) de la proportion de femmes physiquement actives et ce de façon plus prononcée chez celles de 40-54 ans (-22 %), selon l'étude Esteban 2015. Sur la même période (entre 2006 et 2015), la proportion d'hommes physiquement actifs a augmenté de 10 %, essentiellement parmi les 40-54 ans. Seulement 53 % des femmes satisfont aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d'activité physique, contre 70 % des hommes. L'inactivité physique est le quatrième facteur de risques de maladies non transmissibles (diabète, maladies cardiovasculaires, certains cancers, etc.) impliquées dans plus de trois millions de morts évitables, d'après l'OMS. "Plus préoccupant encore", selon Santé publique France, plus d'une femme sur cinq cumule sédentarité élevée et inactivité physique. Pour aider les Français-e-s à augmenter leur activité physique et à diminuer le temps passer assis, l'agence sanitaire a développé de nouveaux outils sur le site mangerbouger.fr (rubrique "bouger plus"). Ils permettent de s'informer, d'évaluer son niveau d'activité physique et de piocher dans un catalogue des 87 activités physiques de différentes intensités.

L'étude a été réalisée d’avril 2014 à mars 2016, en France métropolitaine sur un échantillon national représentatif de 2 678 adultes et 1 182 enfants de 6 à 17 ans.