Gay Pride annulée à Belgrade

10 Octobre 2012
1 888 lectures
Notez l'article : 
0
 
belgrade_pride_orgullo_Belgrado_gay_Serbia.jpg

Le patriarche de l'influente Eglise orthodoxe serbe (SPC), Mgr Irinej, a demandé (3 octobre) au Premier ministre Ivica Dacic d'interdire la tenue de la Gay Pride de Belgrade, prévue le 6 octobre. "Je ne pensais pas que je serais obligé cette année encore de vous demander et d'exiger, au nom de la SPC et de ses fidèles (...) d'empêcher la tenue de la Gay Pride, nom tragi-comique donné à ce qui est une parade de la honte", écrit le patriarche Irinej dans cette lettre. Résultat ? Le Premier ministre et ministre de l'Intérieur serbe Ivica Dacic a annulé (3 otobre) pour des "raisons de sécurité" la Gay Pride prévue à Belgrade, après les menaces de groupes extrémistes d'organiser des contre-manifestations. "Sur la base de l'évaluation de la situation et des recommandations sécuritaires, le ministère de l'Intérieur a pris la décision d'interdire tous les rassemblements annoncés pour le 6 octobre afin d'assurer la sécurité des citoyens et préserver l'ordre public et la paix" à Belgrade, indique cette institution dans un communiqué. L'Union européenne a "regretté" (4 octobre) la décision des autorités serbes d'interdire, pour la deuxième année consécutive, la Gay Pride prévue le 6 octobre à Belgrade, dans un pays qui est candidat à l'UE. Le commissaire européen chargé de l'Elargissement, Stefan Füle, "a pris note avec regret de la décision des autorités serbes d'interdire la Gay Pride à Belgrade pour des raisons de sécurité", a déclaré son porte-parole. Stefan Füle "condamne l'intimidation, les menaces proférées par des organisations extrémistes en Serbie à l'encontre des organisateurs de cette Gay Pride", a ajouté le porte-parole. Comme le rappelle l’AFP, les autorités serbes ont interdit en 2011 la Gay Pride, ainsi que plusieurs rassemblements contre celle-ci, pour les mêmes motifs. En 2010, la Gay Pride avait été suivie de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes de la mouvance ultranationaliste, auxquels s'étaient joints des hooligans supporters de football.