Gays séropositifs au VIH et VHC

24 Mars 2018
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Une équipe suisse a présenté une étude sur la montée en charge des antiviraux à action directe (AAD) afin de faire reculer l’épidémie de VHC chez les gays séropositifs au VIH en Europe. Plusieurs études avaient déjà montré qu’un accès universel aux AAD permettrait de faire baisser les contaminations au VHC. Ici, l’étude a voulu voir dans quelles proportions les infections se limitaient au territoire national, en Suisse, en comparaison des infections issues de souches présentes à l’étranger, par reconstruction de clusters phylogénétiques. Il y a eu soixante-six séquences différentes de VHC identifiées entre 2002 et 2016 en Suisse, à comparer à celles venant d’autres pays d’Europe. On constate que les infections chez les gays séropositifs se faisaient à 90 % dans un cluster de transmission, notamment issu de l’étranger (Grande-Bretagne, Pays-Bas et Allemagne). Les transmissions sont en grande partie reliées à une épidémie qui a démarré à l’étranger. Cela fait dire aux chercheurs que les hommes gays suisses séropositifs se déplacent et se contaminent au VHC en dehors de la Suisse, dans d’autres grandes villes européennes. Face à cela, une augmentation de la mise sous traitement par AAD au niveau suisse pourrait permette de réduire le nombre de contaminations, mais doit aussi se faire dans les pays d’où sont issus les clusters de transmission. Entre 15 à 44 % des infections semblent s’être faites avec des hommes vivant à l’étranger, ce qui montre que les réseaux de transmission internationaux doivent être pris en compte dans la réponse. Il n’y aurait pas de liens entre les personnes qui injectent des drogues et les infections chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes en Suisse selon les auteurs, ce qui est étonnant connaissant le rôle du chemsex dans les nouvelles infections au VHC chez les gays.