Genvoya : Gilead entend la jouer modeste sur le prix

27 Mai 2016
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Particulièrement critiqué et dénoncé pour les prix de ses médicaments anti-VHC, le laboratoire américain Gilead a expliqué, le 10 mai dernier, qu'il préconisait un prix stable en France pour son prochain médicament anti-VIH, Genvoya : comprimé associant emtricitabine (FTC), cobicistat (COBI), elvitégravir (EVG) et ténofovir alafénamide (TAF). "Notre but, c'est que Genvoya n'entraîne pas de surcoût pour l'assurance maladie" par rapport aux traitements précédents, a ainsi affirmé le patron de Gilead France, Michel Joly. En faisant cette annonce, le laboratoire, qui est en discussion avec le Comité économique des produits de santé (Ceps) pour fixer le prix de remboursement de Genvoya, marque sa volonté de garder ses volumes et ses parts de marché face à la concurrence dans le secteur des antirétroviraux. Cette annonce est aussi marquée par le réalisme. En effet, Genvoya ne diffère de son prédécesseur Stribild (d'ailleurs lancé par Gilead en France il y a trois ans, 980 euros la boîte) que par la présence du TAF (ténofovir alafénamide) qui remplace le TDF (fumarate de ténofovir disoproxil). Le TAF est moins toxique pour les reins et les os. La Commission de la transparence de la Haute autorité de santé n'a reconnu aucune amélioration du service médical rendu pour ce traitement, ce qui conditionne le prix fixé par le Ceps. Autrement dit : Genvoya ne fait pas mieux que Stribild et la présence de TAF, certes moins toxique, n'est pas une innovation telle qu'elle permette une demande de prix élevé de la part du labo. Le laboratoire a obtenu en novembre 2015 l'autorisation de mise sur le marché dans l'Union européenne du Genvoya et entend garder le marché qu'il détient avec Stribild. En France, les négociations sur son prix sont donc en cours et Genvoya pourrait être accessible cet automne.