Géorgie : contre la LGBTphobie !

10 Juillet 2021
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Des milliers de personnes sont descendues dans la rue mardi 6 juillet à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, pour dénoncer les violences contre la communauté LGBT+ qui s'y sont produites la veille et qui ont conduit à l'annulation d'une Marche des fiertés, a constaté l'AFP. Parmi les manifestants-es rassemblés-es en silence devant le Parlement, nombreuses étaient les personnes arborant des drapeaux arc-en-ciel ainsi que des drapeaux de l'Union européenne. La police a bouclé la zone pour les protéger d'environ 200 militants homophobes qui ont organisé, non loin de là, une contre-manifestation et ont tenté à plusieurs reprises de forcer le passage. « Nous sommes ici pour dire au gouvernement que le respect des droits humains est pour tout le monde », a expliqué un militant LGBT, interrogé par l’AFP. Le premier ministre, Irakli Garibachvili, s’est, lui-même, prononcé contre la tenue d’une Marche des Fiertés. Très influente en Géorgie, l'Eglise orthodoxe avait, de son côté, appelé à se réunir pour une prière publique contre la manifestation LGBT+. Les États-Unis, l'Union européenne et 16 autres pays ont condamné « les violentes attaques contre des militants, des membres de communautés et des journalistes, ainsi que l'incapacité des responsables politiques et religieux à condamner ces violences », violences telles qu’elles ont conduit à annuler la marche. « La violence choquante subie par les activistes et journalistes LGBTI à Tbilissi est totalement inadmissible », a souligné la directrice exécutive de l’Onusida, Winnie Byanyima. « Les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour protéger les droits humains de la communauté LGBTI, y compris le droit à la liberté d’expression et de rassemblement, et pour amener les responsables des attaques devant la justice », a-t-elle indiqué. L’Onusida a rappelé à cette occasion que la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021-2026 : mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida stipule clairement que la « stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI violent les droits humains, renforcent les inégalités et sont un frein sérieux pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030 ». Un élément crucial de la stratégie est d’ailleurs « de relever les défis auxquels sont confrontées les populations clés (gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transsexuelles et toxicomanes) afin que moins de 10 % de leurs membres soient victimes de stigmatisation, de discrimination et de violence d’ici 2025 ».