GPA : deux hommes reconnus comme parents

9 Janvier 2020
2 065 lectures
Notez l'article : 
0
 

La Cour de cassation a tranché. Désormais, ce ne sera plus seulement le seul père biologique mais les deux membres d’un couple d’hommes qui pourront être intégralement reconnus en France comme parents d’un enfant né à l’étranger de gestation pour autrui (GPA), a décidé, fin décembre, la Cour de cassation, indique l’AFP. La juridiction a donc élargi sa jurisprudence concernant la filiation des enfants nés-es par mère porteuse – procédé interdit en France – en validant l’entière transcription à l’état civil des actes de naissances dans le cas de deux couples d’hommes. Les hauts magistrats ont validé la transcription de la filiation d’enfants nés aux États-Unis pour le père biologique mais aussi son mari, dans un cas, et son compagnon dans l’autre, à condition que l’acte de naissance étranger soit conforme au droit local. S’agissant des couples homosexuels, la cour admettait jusqu’ici la reconnaissance directe du lien de filiation d’un enfant né à l’étranger par GPA pour le seul père biologique. « Une GPA légalement faite à l’étranger ne fait pas, à elle seule, obstacle à la transcription de l’acte de naissance des enfants désignant le père biologique et le père d’intention », résume la Cour. La haute juridiction étend ainsi aux couples d’hommes sa jurisprudence d’octobre 2019 s’agissant de la « mère d’intention » dans les couples hétérosexuels, celle qui a désiré et élevé l’enfant mais n’en a pas accouché. Elle avait validé, dans un cas devenu emblématique, la transcription entière des actes de naissance californiens des jumelles du couple Mennesson sur lesquels leur père biologique et mère d’intention, apparaissaient comme seuls parents. La Cour avait pris cette décision « en l’absence d’autre voie » préservant l’intérêt supérieur des jumelles. « La Cour de cassation dit pour la première fois que les actes d’état civil étrangers doivent être transcrits dès lors qu’ils sont réguliers. C’est capital », a commenté Me Françoise Thouin-Palat, avocate des couples concernés. La Cour « s’est indéniablement distanciée d’une conception purement biologique de la filiation et, avec elle, de l’affirmation selon laquelle la vérité de la maternité serait dans l’accouchement », a-t-elle souligné.