Grippe et vaccin à ARN messager

Mitigé. L'entreprise américaine Moderna a annoncé jeudi 16 février des « résultats intermédiaires mitigés » pour son vaccin contre la grippe utilisant la technologie de l'ARN messager, la même que celle qui a été utlisée, avec succès, pour son vaccin contre la Covid-19. Ces résultats d'essais cliniques (phase 3) ne révèlent pas encore l'efficacité du vaccin, mais livrent des données sur la réponse immunitaire déclenchée par une injection, explique l’AFP. Pour les sous-types de la grippe A dits H1N1 et H3N2, les plus répandus, la réponse immunitaire déclenchée par le vaccin de Moderna s'est révélée supérieure à d'autres vaccins déjà autorisés, mais pas contre les lignées Yamagata et Victoria de la grippe B. « Même si nous n'avons pas réussi la non-infériorité pour les souches de la grippe B, qui sont plus fréquentes chez les jeunes, nous avons déjà mis à jour le vaccin », a  indiqué dans un communiqué Stephen Hoge, le président de Moderna. Le vaccin a été, en général, bien toléré, selon la firme pharmaceutique. Les actuels vaccins contre la grippe utilisent des virus inactivés ayant perdu leur capacité de déclencher une infection, tout en provoquant une réponse du système immunitaire. Mais la souche utilisée doit être sélectionnée des mois à l'avance, et leur efficacité est comprise entre 40 et 60 %, selon les années. La technologie à ARN messager fonctionne différemment et doit notamment permettre de développer et d'adapter le vaccin plus rapidement. L'Organisation mondiale de la santé estime que la grippe est responsable d'environ trois à cinq millions de cas de maladies graves chaque année, et de 290 000 à 650 000 décès. Elle touche tout particulièrement les personnes âgées. Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont eux aussi lancé des essais pour un vaccin à ARN messager combiné contre la grippe et la Covid-19.