Guyane : un accord pour la santé

11 Mai 2017
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Le 21 avril dernier, un accord a été signé concernant la Guyane. Il prévoit 90 millions d’euros consacrés à la santé, sur le montant de 1,1 milliard d’euros d'aides accordé au département d'outre-mer. Le "Quotidien du Médecin" a eu accès à la copie d’un texte produit par le groupe de travail qui bosse spécifiquement sur la santé. Le plan prévoit cinq millions pour le plan de rattrapage handicap de l'ouest guyanais, 40 millions d'euros pour le développement et la modernisation du centre hospitalier Andrée Rosemont (Char) de Cayenne, 20 millions supplémentaires pour régler les fournisseurs du Char et 25 millions pour renforcer le centre hospitalier de l'ouest guyanais (Chog), de même qu'un prêt de 25 millions supplémentaires pour ce même centre. L'accord entérine l'abandon du projet de cession du centre médico-chirurgical de Kourou (CMCK), point de départ du mécontentement sur les questions de santé dans le cadre plus large du mouvement social lancé par le collectif "Pou Lagwiyann dékolé" ("Pour une Guyane qui décolle !"). Ce centre médical de Kourou deviendra un établissement public avant le 31 décembre 2017 et développera de nouvelles spécialités médicales. Comme le détaille le "Quotidien du Médecin", d'autres mesures doivent intervenir dans les années à venir, à commencer par la création de 150 lits pour des séjours de courtes durées et d'un "hospitel" (mix d’hôpital et d’hôtel) pour l'accueil des femmes enceintes issues des territoires isolés, pour un coût d'investissement de deux millions. Un doublement de l'activité des centres départementaux de prévention et de santé (CDPS) est aussi prévu, de même que le doublement des places en Ephad et l'accompagnement de la modernisation et de la professionnalisation des services à domicile. En revanche, aucune mesure ne concerne la médecine libérale qui est assez sinistrée dans le département : il y a trois fois moins de généralistes et quatre fois moins de spécialistes qu'en métropole. Si les barrages ont été levés sur les routes du département, un mouvement social est toujours en cours au Char. Les 60 millions prévus dans l'accord sont en effet inférieur aux 70 millions (39 millions pour épurer la dette 31 millions pour renouveler la trésorerie) réclamés par l'intersyndicale (CFDT-CDTG, CGT-FO, association d'usagers et syndicats des médecins), qui demandent aussi la mise aux normes des locaux et du système incendie (prévu dans l'accord), le renouvellement du matériel médical, l'arrêt de l'évacuation sanitaire systématique des patients vers les Antilles ou l'hexagone (également prévu). Bref, il reste encore du travail.