
L’examen pelvien en gynécologie obstétrique est souvent inutile et ne doit pas être systématique, recommande le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Ce dernier tente de restaurer la confiance après des accusations de violences envers plusieurs praticiens-nes. Les examens pelviens (sous spéculum ou par toucher vaginal), de même que les échographies endovaginales, sont actuellement recommandés dans un certain nombre de cas à des fins de détection et de prévention, rappelle l’AFP. Pourtant, leur usage n’apporte pas systématiquement de bienfaits reconnus, a indiqué (25 janvier) le CNGOF lors d’un point presse. À titre d’exemple, chez une femme enceinte sans symptômes et sans antécédent d’accouchement prématuré, la mesure systématique de la longueur cervicale par échographie endovaginale n’est pas recommandée car cet examen n’est pas associé à une diminution de la prématurité, précise le CNGOF. Chez une femme enceinte ne présentant pas de symptômes et n’ayant pas de facteur de risque d’accouchement prématuré, le recours systématique au toucher vaginal lors des consultations de suivi n’est pas non plus recommandé car il ne permet pas de diminuer les complications de la grossesse. Le collège recommande, par ailleurs, de questionner les patientes sur l’existence de violences actuelles ou passées, y compris dans le cadre de la consultation ou du suivi gynécologique ou obstétrical. En effet, l’examen pelvien est « moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) chez les femmes ayant des antécédents de violence que chez les femmes n’en présentant pas », rappelle l’instance. « Même si un examen pelvien est recommandé, il n’est que proposé à la femme, qui l’accepte ou non », a insisté le Dr Xavier Deffieux, gynécologue qui a participé à l’élaboration des recommandations. Ces recommandations françaises surviennent dans un contexte où des voix se multiplient en Europe pour dénoncer les violences obstétricales ; certains groupes de défense des droits des femmes affirmant que des femmes se voient régulièrement refuser le consentement éclairé et sont soumises à des comportements grossiers et dégradants de la part du personnel médical et, dans certains cas, à des pratiques dangereuses.
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