Handicap : une aide élargie

7 Mai 2022
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Les personnes porteuses d’une déficience intellectuelle pourront bénéficier à partir de janvier 2023 d’une aide humaine pour effectuer certains actes de la vie quotidienne, comme faire des courses ou des démarches administratives, a annoncé (20 avril) le gouvernement. Un décret paru mercredi 20 avril au Journal officiel a élargi les critères ouvrant droit à la « prestation de compensation du handicap » (PCH) afin que cette aide puisse être octroyée aux personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou un trouble du neuro-développement, explique l’AFP. L’aide humaine pourra être octroyée si la personne éprouve des difficultés à « gérer son stress » face à l’imprévu ou à effectuer des « tâches multiples » de la vie quotidienne, comme les tâches successives nécessaires pour préparer un repas (préparer les aliments, réaliser la cuisson), selon le décret. Les personnes éligibles pourront bénéficier d’une aide humaine pour soutenir leur « autonomie globale » (aide pour faire les courses, prendre les transports, pour participer à la vie en société, etc.). Le dispositif a été testé l’an dernier dans trois départements : les Ardennes, la Gironde et les Vosges, selon un communiqué des services de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel. Le collectif Handicaps, qui regroupe 51 associations, a salué sur Twitter « la publication tant attendue de ce texte, fruit d’une mobilisation de plusieurs associations ». « Il met fin à une discrimination que nous avons dénoncée collectivement » avec Autisme France, HyperSupers TDAH France, l’Unafam et l’Unapei, souligne le collectif. Selon les associations représentant les personnes concernées et leurs familles, les critères d’attribution de la PCH - qui permet depuis 2005 de financer une aide humaine pour certains gestes du quotidien - excluaient de facto les personnes porteuses d’un handicap mental. Pour en bénéficier, il fallait jusqu’à présent que la personne soit dans l’incapacité d’effectuer seule des activités quotidiennes essentielles comme se laver, s’habiller, aller aux toilettes, manger, se déplacer dans son logement. Or de nombreuses personnes porteuses d’un handicap psychique ne sont pas entravées pour ces gestes quotidiens, mais pour d’autres démarches — faire ses courses, aller chez le médecin, prendre l’autobus, etc.  — pour lesquelles elles n’avaient droit jusqu’à présent à aucune aide.