Hausse de 20 % des expulsions d'étrangers

12 Novembre 2018
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Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé (5 novembre) devant l'Assemblée nationale que les expulsions de personnes étrangères en situation irrégulière avaient augmenté de 20 % cette année. « L'entrée en fonction de ce gouvernement a marqué un tournant » dans la lutte contre l'immigration irrégulière, « avec une reprise nette des éloignements », a affirmé le ministre, qui présentait le projet de budget 2019 concernant l'immigration. « Après une hausse de 14 % en 2017, nous constatons cette année une nouvelle augmentation de 20 % des étrangers quittant le territoire national alors qu'ils ne disposent pas du droit de séjour », a-t-il poursuivi, cité par l’AFP. Il y a eu 14 859 éloignements forcés en 2017, selon les chiffres de la Direction générale des étrangers en France. « Je suis favorable à des procédures plus strictes et à des applications plus fermes (des obligations de quitter le territoire, ndlr), c'est le message que j'ai fait passer et que je ferai passer systématiquement à toute la chaîne de décision », a précisé le ministre de l’Intérieur. Portée par l'ancien ministre Gérard Collomb, la loi « Asile Immigration », entrée en vigueur mi-septembre après avoir provoqué de vifs débats jusque dans les rangs de la majorité, vise à réduire les délais d'examen de la demande d'asile et à mieux maîtriser l'immigration irrégulière. Le texte vise à ramener à six mois le traitement des demandes d'asile, contre onze mois en début d'année, pour faciliter à la fois l'expulsion des personnes déboutées et l'accueil des réfugiés. Il allonge de 45 à 90 jours la durée maximale de la rétention et facilite l'éloignement pour certaines catégories de personnes déboutées. « Depuis octobre 2017, 200 places de CRA (centres de rétention administrative) ont été ouvertes » et pour 2019 un « plan d'investissement » dans ces centres est prévu, à hauteur de 48 millions d'euros, a précisé le ministre. La députée France Insoumise Danièle Obono a critiqué « le choix de l'enfermement » tandis que Les Républicains, par la voix de Pierre-Henri Dumont, ont dénoncé un « laxisme dans les éloignements » et un refus de « trancher entre moins et plus d'immigration ». L’extrême droite a, elle, essayé en vain à réduire l'enveloppe allouée à l'allocation pour les personnes demandeuses d'asile. Le projet de budget « immigration-asile-intégration », adopté en première lecture par les députés-es, est prévu en hausse de 13 % à périmètre constant, atteignant 1,58 milliard d'euros.