Hép. C et seringue : jusqu’à 63 jours de survie

2 Mars 2010
14 941 lectures
Notez l'article : 
0
 
croi2010_v.jpg

Les seringues usagées peuvent contenir le virus de l’hépatite C (VHC) jusqu’à deux mois après leur utilisation, selon une étude présentée à la CROI 2010. Le type de seringue, sa grosseur ainsi que la température environnante sont des facteurs influant sur la durée de survie du virus. Des chercheurs ont placé une réplique du VHC dans deux types de seringues – une de petit format à usage unique et une plus grosse dotée d’une aiguille amovible – avant de les laisser reposer à différentes températures. Résultats : à 4ºC, le virus de l’hépatite C a survécu dans la moitié des seringues du plus gros format au terme d’une semaine. Après 63 jours (9 semaines), quelques-unes en contenaient encore des traces. Cette étude a permis de déterminer que le virus de l’hépatite C subsiste plus longtemps que le VIH, dans des conditions similaires. Cela pourrait aider à expliquer pourquoi le VHC est transmis 10 fois plus souvent que le VIH lors d’accidents impliquant des seringues ou lors de leur réutilisation.

 

Commentaires

Portrait de maya

 malgré ce que l'on sait : 

 Un toxicomane sur six dans le monde (16%) vit dans un pays ne proposant ni échange de seringues ni produits de substitution, selon une étude publiée dans le Lancet. Entre 11 millions et 21,2 millions de personnes consommaient des drogues injectables dans le monde en 2007, parmi lesquelles de 0,8 million à 6,6 millions seraient infectées par le VIH, rappellent Bradley Mathers, du National Drug and Alcohol Research Centre de Sydney, et ses collègues. Or de nombreux pays continuent à ne pas prendre la mesure du problème, en n'offrant ni programmes d'échange de seringues ni produits de substitution, selon leur étude, menée par une revue de la littérature et des enquêtes auprès de l'International Harm Reduction Association (IHRA), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Onusida et de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Selon leur analyse de 200 pays et territoires, 56 pays, regroupant 16% des toxicomanes au niveau mondial, continuent à ne proposer aucune de ces deux mesures. L'échange de seringues était absent de 55 pays, en premier lieu en Asie (Sud, Sud-Est et Est), Afrique subsaharienne, Amérique latine/Caraïbes et en Afrique du Nord/Moyen-Orient. Le nombre de seringues distribuées par usager par an varie de 0,1 en Afrique subsaharienne à 202 dans la zone Australasie. Ce chiffre est de 92 en Asie centrale, de 59 en Europe de l'Ouest, mais seulement de 0,5 en Afrique du Nord/Moyen-Orient et 0,3 en Amérique latine/Caraïbes. Plus d'un tiers des toxicomanes (34%) vivent dans 66 pays ne proposant pas de produits de substitution, qu'ils aient accès ou non à l'échange de seringues. Parmi ceux-ci figurent la Russie, pourtant très touchée par le problème de la toxicomanie. Avec 5 nouveaux pays offrant des programmes d'échange de seringues depuis 2008 et huit proposant des produits de substitution, la situation progresse, mais de manière insuffisante. "Peu de pays ont un niveau suffisant d'intervention pour prévenir les infections par le VIH", notent les chercheurs. Une fois l'infection contractée, de fortes inégalités persistent en termes d'accès aux antirétroviraux, avec une couverture allant de 89% des toxicomanes VIH+ en Europe de l'Ouest à environ 1% en Russie, au Kenya ou au Chili. "Dans chaque pays, les gouvernements n'ayant pas mis en place [ces mesures de prévention] doivent devenir convaincus qu'elles constituent les moyens les plus efficaces d'enrayer l'épidémie de VIH chez les toxicomanes, mais aussi dans une population plus large", considèrent les auteurs. (Lancet, publication en ligne du 1er mars, 15 pages)

source : article ASUD