Hépatite B : la grande oubliée

3 Août 2017
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257 millions de personnes vivent avec une hépatite B chronique dans le monde, 280 000 en France, infectées par un virus 100 fois plus transmissible que le VIH. L'hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus fréquente au monde, également transmissible de la mère à l'enfant et par voie sanguine. C’est ce qu’a rappelé SOS Hépatites le 28 juillet dernier, Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales. Dans son communiqué, l’association dénonce le fait que "la méconnaissance de cette maladie perdure" et que l'hépatite B est "constamment méprisée par les politiques de santé". Et pourtant, note l’association : "Nous détenons l'ensemble des outils pour contrôler l'épidémie : des outils de dépistage variés, un vaccin efficace et sûr, des traitements qui stoppent la progression de la maladie. La réalité est toute autre et la plupart des personnes touchées n’ont pas accès aux dépistages et aux traitements qui pourraient leur sauver la vie". Et SOS Hépatites de rappeler que "dans le monde, seulement 9 % des personnes vivant avec une hépatite B connaissent leur statut et 8 % ont accès à un traitement. La vaccination peine toujours à se mettre en place et des freins persistent alors que toutes les études ont montré qu'il n'existe aucune relation entre le vaccin et les maladies neurologiques, notamment la sclérose en plaque. L'hépatite B peut pourtant être mortelle et exposer les malades à un risque important de décès par cirrhose et cancer du foie. Elle emporte chaque année dans le monde près de 900 000 personnes". En France, non plus la situation n’est pas idéale. Une récente étude de l’association est "venue confirmer la difficulté des malades à parler de l'hépatite B, freinant notamment la vaccination de l'entourage des personnes vivant avec la maladie". "Des programmes d'annonce de la maladie, d'aide à l'accompagnement et à la vaccination sont nécessaires et demandés par les malades. Des recommandations d’experts [celles du rapport Dhumeaux, ndlr] existent, mais la volonté politique de mise en œuvre fait cruellement défaut", dénonce SOS Hépatites, qui interpelle "les pouvoirs publics français, européens et mondiaux sur l'urgence sanitaire que représente l'épidémie d'hépatite B et sur la nécessité d'entreprendre dès maintenant des actions concrètes et concertées qui mettront à mal l'épidémie et qui permettront l'information du public, le dépistage, la vaccination et l'accompagnement dans le soin des trop nombreux malades".