Hépatites B et C : mieux vaut tard...

Selon le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, quelque 4 000 décès étaient imputables en 2001 en France aux virus de l'hépatite C (VHC) ou de l'hépatite B (VHB). Si ces données sont publiées aussi tardivement c'est qu'en 2001, il n'existait pas de données sur les décès consécutifs aux hépatites B et C. C'est un examen précis des certificats de décès de l'année qui a permis le recueil de ces résultats. Publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, cette étude estime à 3 618 le nombre de "décès associés" aux virus de l'hépatite C et B en France métropolitaine en 2001. 2 646 cas sont directement "imputables" au VHC. C'est le cas lorsque le VHC a joué un rôle majeur ou explique à lui seul le décès. Pour le VHB, ces chiffres sont de 1 507 décès associés, dont 1 327 directement imputables au virus. Au moment du décès, les stades de la maladie étaient soit la cirrhose, soit le cancer du foie (les médecins parlent de carcinome hépatocellulaire).

Cette étude, la première dans ce domaine en France, révèle "la gravité des hépatites virales B et C" et montre "l'impact négatif sur l'espérance de vie des personnes infectées (…) d'une coïnfection par le virus du sida". Selon les chercheurs, elle souligne avant tout "la nécessité de poursuivre l'effort engagé depuis plus de dix ans en France dans la prévention et le dépistage du portage chronique de ces virus". Pour rappel, l'hépatite B, qui peut se transmettre par voies sexuelle et sanguine ou de la mère à l'enfant, peut être prévenue grâce à un vaccin. En revanche, aucun vaccin n'existe contre l'hépatite C, qui se transmet par contact direct avec du sang infecté. Selon les sources officielles, entre 270 000 et 460 000 personnes ont été en contact avec le VHC en France métropolitaine, dont 168 000 à 296 000 souffriraient d'une infection chronique. Pour le VHB, quelque 300 000 personnes seraient porteuses chroniques.