Hépatites et Outre-mer : les données du Baromètre santé

5 Mars 2018
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Santé publique France a récemment publié (14 février) un nouveau volet de son enquête "Baromètre santé 2014 dans les départements d'outre-mer" concernant le sentiment d’information des personnes ultramarines sur les hépatites virales B et C et leur recours aux tests de dépistage de ces maladies. C’est intéressant, mais les données datent de 2014. L’enquête menée en 2014 en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à La Réunion auprès d’un échantillon représentatif de plus de 8 000 personnes indique que moins de quatre personnes sur dix déclarent avoir le sentiment d’être plutôt bien ou très bien informées sur le sujet. Cette proportion, qui varie de 32 % à La Réunion à 38,5 % en Guadeloupe et 38,6 % en Martinique, est plus faible qu’en métropole, où elle est estimée à 42,4 %. Le sentiment d’être "plutôt" ou "très" bien informé ne diffère pas selon le sexe des personnes qui ont répondu dans les départements et régions Outre-mer (DROM), contrairement à la métropole où il est plus fréquent chez les femmes que les hommes (44,5 % versus 40,1 %). Il tend à augmenter avec l’âge dans tous les DROM (comme en métropole) et les diplômés sont plus nombreux à se sentir plutôt ou très bien informés. Au total, c’est moins d’un tiers des personnes de 15-30 ans qui se déclarent bien informées concernant les hépatites virales dans les DROM. Pour Santé publique France, "ceci est préoccupant alors que cette classe d’âge est particulièrement concernée par le risque de contamination par le VHB et le VHC" du fait des pratiques sexuelles, de la consommation de drogues notamment par injection, de la pratique du tatouage et du piercing… Qu’en est-il en matière de dépistage ? La proportion de personnes déclarant avoir été dépistées pour l’hépatite B ou l’hépatite C est plus élevée qu’en métropole (19,4 % pour le VHC et 14,8 % pour le VHB en 2010). En effet, selon les DROM, entre trois et quatre répondants sur dix disent avoir déjà été dépistés. C’est en Guyane que les chiffres sont les plus élevés (46,3 % pour le VHC, 44,6 % pour le VHB). Le baromètre Santé fournit des premiers indicateurs dans les DROM étudiés et met en évidence, comme cela avait été le cas en métropole, la nécessité d’améliorer les connaissances de la population générale sur les hépatites B et C, afin d’amener les personnes les plus exposées au risque à prendre conscience de leurs facteurs d’expositions et de susciter le recours à des pratiques de prévention : dépistage et vaccination (pour l’hépatite B).

Pour en savoir plus : Gautier A., Brouard C. Baromètre santé DOM 2014. Les hépatites B et C. Saint-Maurice : Santé publique France, 2017 : 12 p.