Hépatites : le dépistage est la clef !
Le dernier numéro du "Bulletin épidémiologique hebdomadaire" ("BEH") souligne que le dépistage des hépatites virales B et C aurait besoin d'être amélioré en France et ce, plus particulièrement chez les personnes qui sont le plus exposées. Le "BEH" indique que l'hépatite B est à l'origine de près de 1 300 décès chaque année. Un nombre d'autant plus alarmant que 58% des cas déclarés de cette d'hépatite – entre 2005 et 2009 – relevaient d'une indication du vaccin préventif. Autrement dit, les personnes auraient dû être vaccinées. Une enquête menée en 2010 sur les connaissances sur cette hépatite a, par ailleurs, révélé que seulement 47% des personnes de 18 à 69 ans sont vaccinées contre cette maladie virale, rappelle l’AFP. Le "BEH" insiste cependant sur le fait qu'une grande majorité des nourrissons de 6 mois nés en 2010 (81%) ont reçu une dose de ce vaccin. En 2007, ce taux dépassait tout juste les 30%.
Concernant l'hépatite C, une maladie dont souffrent sous forme chronique plus de 220 000 personnes en France métropolitaine, il faut aussi faire de sérieux efforts tant sur le dépistage qu’en matière d’éducation thérapeutique. Il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C. Alors que les hépatites B et C non soignées peuvent conduire à la cirrhose et au cancer du foie, le nombre de dépistages concernant ces maladies augmente de façon régulière. Un chiffre l’indique : celui du nombre d’examens remboursés par la Sécurité sociale. Il est passé de 960 000 à 1,86 million pour l'hépatite C et de 1,19 à 1,96 million pour l'hépatite B. Le "BEH" estime que cela "témoigne d'un dépistage élargi mais donc moins ciblé sur les populations à risque, telles les personnes en situation de précarité ou celles originaires d'Asie, d'Afrique ou du Moyen-Orient".
Autre enseignement : sur les 500 000 Français atteints d'hépatite B ou C, la moitié l'ignore. Pour le professeur Daniel Dhumeaux, président du comité de suivi du plan national Hépatites 2009-2012, ce chiffre se répartit ainsi : "300 000 pour les hépatites B chroniques et 200 000 pour les hépatites C chroniques (…) mais globalement la moitié d’entre elles méconnaissent leur infection, soit 250 000 personnes. Si on compare au VIH, le nombre de malades atteints d’hépatites non dépisté est 5 fois supérieur", indique Daniel Dhumeaux. Un des enjeux est donc le dépistage. "Le plan Hépatites 2009-2012 (…) a ouvert l’expérimentation des tests rapides d’orientation et de diagnostic (TROD) qui permettent de savoir rapidement, juste avec la salive ou une goutte de sang prélevée au bout du doigt, si on est porteur du virus ou non", explique Daniel Dhumeaux. Cette expérimentation est en cours.
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