Homophobie au travail : une brochure et des manques

13 Août 2013
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Les services du Défenseur des droits ont récemment publié une brochure sur l’homophobie au travail. Le fascicule explique de quoi il s’agit, indique pourquoi en parler et fait un rappel de ce que dit la loi. Il comprend des infos pratiques et prend en compte la question de la prévention de la transphobie au travail. Cette brochure se veut pratique, claire de présentation et incitative. Elle fait ainsi référence à des décisions de justice favorables à des personnes victimes de discriminations homophobes ou transphobes dans le cadre professionnel. Evidemment, comme tous les documents concis, la brochure ne détaille pas l’ensemble des situations et comporte des manques. Dans un communiqué (17 juillet), la fédération Total Respect salue la publication d’un document "utile et bien intentionné" mais qui "présente simplement un ou deux inconvénients : outre qu’il minore d’emblée la question de la transphobie (vue comme un cas particulier de l’homophobie), il occulte totalement les situations d’intersectionnalité [situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société, ndlr] dans lesquelles se trouvent les personnes LGBT originaires d’Afrique, d’Asie ou des outre-mer". Pourtant, depuis des années, Total Respect attire l’attention du Défenseur des droits et de la Halde avant lui sur leur condition, expliquant qu’une personne LGBT de couleur n’est pas "une personne LGBT blanche + une personne hétérosexuelle de couleur" et qu’il ne suffit pas de mener, d’un côté, la lutte contre les racismes et, de l’autre, la lutte contre les homophobies", explique l’association. "En occultant ici la diversité de la population française, le Défenseur des droits s’inscrit dans la fière tradition de la nomenklatura administrative et politique française qui, après s’être refusée à reconnaître la condition des minorités, se refuse désormais à reconnaître celle des minorités dans les minorités — singulièrement quand il s’agit de noir/e/s, de métis/ses, d’arabes ou d’asiatiques", explique David Auerbach Chiffrin, porte-parole de Total Respect, dans le communiqué de la fédération.