Homophobie : le gouvernement dégaine des mesures

7 Novembre 2018
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La multiplication des témoignages d'agressions homophobes ces dernières semaines ont conduit les pouvoirs publics à réagir : réunion à la mairie de Paris, réunion avec trois ministres (Justice, Intérieur et Égalité entre les femmes et les hommes) et déclaration présidentielle. Le 29 octobre, Emmanuel Macron a dénoncé les violences homophobes comme étant « indignes de la France », annonçant de futures « mesures concrètes ». « Les violences homophobes doivent être une préoccupation pour notre société toute entière. Elles sont indignes de la France. Des mesures concrètes seront annoncées mais ne sauraient remplacer l'humanité et la tolérance qui sont au cœur de notre culture », a tweeté le chef de l'État, sans préciser alors le contenu de ces mesures à venir. Des précisions, il y en a eu à la suite d’une rencontre (30 octobre) entre des associations LGBTQI+ et trois membres du gouvernement : Nicole Belloubet (Justice), Christophe Castaner (Intérieur) et Marlène Schiappa (Égalité entre les femmes et les hommes). Les trois ministres se sont rendus dans les locaux de SOS Homophobie afin de présenter leurs propositions pour lutter contre l'homophobie. Comme l’indique l’AFP, Christophe Castaner a notamment déclaré qu'il fallait « libérer la parole, et il faut faire en sorte que les sanctions soient les plus systématiques possibles ». Les mesures annoncées mardi 30 octobre convergent dans cette direction, et le gouvernement devrait proposer une feuille de route en fin d'année, agrémentée de propositions aux associations qui défendent les droits des personnes LGBT. Nicole Belloubet a notamment avancé l'idée pour les victimes de pouvoir porter plainte en ligne mais aussi de fortifier la lutte contre les contenus haineux sur internet : « Je propose de développer le référé civil, qui permet de bloquer des sites. Je propose également de développer les ordonnances pénales, qui permettent de réagir beaucoup plus rapidement », a déclaré la ministre, citée par France Info. La ministre de la Justice dit aussi réfléchir à l'amélioration de la formation des magistrats-tes. Une proposition qui se couple avec celle de Christophe Castaner, qui souhaite mettre en place des référents LGBT dans les commissariats et en gendarmerie. « Pour ce qui concerne le ministre de l'Intérieur, c'est la question de la formation des femmes, des hommes, des policiers, gendarmes qui, dans l'accueil, doivent être présents et accompagner ceux qui viennent et qui portent plainte" a-t-il déclaré, d'après des propos rapportés par l’agence Reuters. Le ministre de l'Intérieur souhaite également un doublement des effectifs de la cellule « haine-discrimination » de la plateforme Pharos. Pour rappel, ce dispositif sert à signaler des contenus et des comportements illicites sur le web.