Hôpitaux publics : délirants dépassements !

7 Mars 2012
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L’enquête du magazine "60 Millions de consommateurs" a manifestement été longue et compliquée… mais elle porte ses fruits. Dans son numéro sorti le 23 février, le magazine dénonce "l'ampleur" du secteur libéral et des dépassements d'honoraires au sein des hôpitaux publics. "Autorisés à exercer une activité libérale au sein même d'un hôpital public, certains chirurgiens en profitent pour pratiquer des tarifs indécents", écrit le magazine "60 Millions de consommateurs". Ainsi, comme le précise, l’AFP, sur un total de près de 45 000 praticiens du public, 4 524 exercent une activité privée au sein de l'hôpital. Parmi ces derniers, 1 824 relèvent du secteur 2 et fixent librement leurs honoraires pour certains patients qui veulent être soignés par eux, selon des chiffres de 2010. Une personne qui souhaite être traitée par un médecin de renom, genre professeur, ou qui ne souhaite pas attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant d'être prise en charge peut demander à être reçue en privé par certains praticiens qui officient au sein d'un hôpital public. Cela donne des dépassements d’honoraires assez délirants. Citons un exemple donné par le journal : "Certains spécialistes de l'hôpital Cochin [AP-HP, ndlr], à Paris, qui facturent jusqu'à 4 250 euros la pose d'une prothèse de hanche, alors que le tarif conventionné [Sécurité sociale] se limite à 459,80 euros. Pour une opération simple, celle de la cataracte, dont le tarif conventionné (remboursé par l'assurance-maladie) est de 271,70 euros, un patient pourra avoir à débourser jusqu'à 1 490 euros s'il choisit un "ponte" de l'Hôtel-Dieu à Paris, ajoute le mensuel. Résultat : sur une quarantaine d'actes médicaux, la moyenne des dépassements oscille entre 68 et 408% du tarif de la Sécurité sociale, mais "il n'est pas rare que les montants facturés atteignent des taux supérieurs à 1 000%", écrit le magazine qui a levé un sacré lièvre. Que fait la Sécurité sociale ? "Longtemps muette sur la question, l’Assurance maladie semble enfin décidée à la prendre en considération, écrit Thomas Laurenceau, un des responsables du journal. Fin janvier, on apprenait qu’une trentaine de praticiens hospitaliers figuraient parmi les quelques 250 professionnels susceptibles d’être déférés devant le conseil de l’ordre des médecins pour dépassements excessifs d’honoraires. C’est un premier pas. De toute évidence, il ne suffira pas à moraliser une pratique, certes minoritaire mais contraire aux principes mêmes de l’hôpital public".