Hoshi, cyberharcelée

28 Janvier 2023
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Du courage… du courage, du courage. Il en faut pour dénoncer le cyberharcèlement dont on est victime. La chanteuse Hoshi publie sur ses réseaux sociaux les messages de haine homophobes qu'elle reçoit depuis « trois ans ». Elle en profite pour dénoncer la trop faible réaction de la justice dans son dossier, en demandant à l'État plus de moyens pour la justice. L'artiste de 26 ans, qui avait porté plainte en 2020 pour harcèlement moral « en meute », « menaces de mort et de viols », injures aggravées et provocation à la haine, indique recevoir des messages du type : « Sale LGBT », « Ta mère, je la viole je lui urine dans son vagin ». Mais, affirme-t-elle, son avocate vient de lui annoncer « que sur les milliers de messages reçus et que sur toutes les personnes retrouvées, une seule personne sera potentiellement convoquée à un procès au mois de juin ». « Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice », assène-t-elle. Et Hoshi de conclure avec un « message pour l'État » : « Sauvez-nous tant qu'il est encore temps, n'attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers. La justice manque sûrement de moyens, mais j'ai l'impression que l'État la laisse mourir ». Elle confie également avoir « eu peur à chaque fois » qu'elle est « montée sur scène », peur de se « faire agresser ». « Je ne suis jamais ressortie seule dans la rue depuis (…) j'ai stressé en permanence », dit la chanteuse. Elle assure aussi que ce cyberharcèlement lui a valu 28 jours d'ITT et l'a poussé à déménager. Comme le rappelle l’AFP, les attaques ont commencé le 14 février 2020. Nommée dans la catégorie « révélation scène » aux Victoires de la musique, Hoshi embrasse sur scène une danseuse après avoir interprété son titre « Amour censure » ; une chanson qui dénonce l'homophobie. Cet acte militant fait aussitôt de l'artiste la cible et victime de violentes attaques homophobes sur les réseaux sociaux, dénoncées, à l'époque, par le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, et les associations Stop Homophobie ou Urgence Homophobie. La chanteuse porte plainte. En 2021, Fabien Lecœuvre, chroniqueur musical et agent d'artistes, s’en prend à son physique sur une webradio. Aujourd’hui, la plainte de la chanteuse ne semble pas connaître les suites qu’on pouvait logiquement attendre, sans qu’on comprenne pourquoi. Le chanteur Eddy de Pretto a lui aussi été cyberharcelé. En décembre 2022, des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été prononcées à Paris à l'encontre de onze personnes qui l'avaient harcelé en ligne après un concert en juin 2021, dans une église parisienne.