HPV : mobilisation générale

3 Avril 2019
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Ce sont pas moins de 50 organisations médicales, parmi lesquelles les Académies de médecine, de pharmacie, de chirurgie et des sciences infirmières, le Centre international de recherche sur le cancer, la Ligue nationale contre le cancer, sept collèges professionnels, 32 sociétés savantes, ainsi qu'une poignée de syndicats et d'associations, qui, dans un appel commun, demandent aux autorités de santé de se mobiliser pour un dépistage et une vaccination universelle contre le papillomavirus. Dans  cet appel, les signataires « pressent les autorités d’organiser un dépistage efficace, d’augmenter la couverture vaccinale des populations déjà ciblées, de lancer la vaccination universelle gratuite ou remboursée, sans distinction de sexe ou de risque, pour protéger filles et garçons ». Des stratégies déjà mises en place, avec succès, dans certains pays comme la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. Ces mesures seraient de nature à « réduire les inégalités et participer, avec les autres pays, à l’élimination des cancers HPV induits », selon le communiqué. Pour rappel, la vaccination HPV est déjà recommandée et remboursée en France pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (jusqu’à 26 ans), et les personnes immunodéprimées. « Cette politique de prévention peine à atteindre ses objectifs : la couverture vaccinale chez les jeunes filles avoisine les 20 %, loin de l’objectif fixé à 60 % par le plan Cancer », poursuivent les auteurs-es de cet appel. Chaque année, en France, les HPV sont à l’origine de plus de 6 300 cancers, dont 2 900 cancers du col de l’utérus, 1 400 cancers du pharynx, 1 512 cancers de l'anus, et 500 cancers de la vulve, du vagin et du pénis, détaille Le Quotidien du Médecin. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a saisi la Commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé (HAS) afin d’évaluer la pertinence d’une recommandation de vaccination universelle contre le HPV. Les 50 structures signataires estiment que la littérature scientifique justifie une mise en place d'une vaccination généralisée sans attendre : « Un décalage dans le temps placerait une nouvelle fois la France comme un pays à contre-courant sur cette vaccination HPV : plus de vingt pays développés ont déjà adopté une stratégie de vaccination universelle et plusieurs pays européens, malgré des couvertures vaccinales élevées chez les filles, ont récemment accéléré la mise en œuvre de cette politique », appuient-ils.