IHU de Marseille : la justice va enquêter

13 Septembre 2022
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La justice française va enquêter sur les dysfonctionnements à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille au temps où cet établissement était dirigé par le professeur Didier Raoult, chantre de l’hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19, entre autres. Dans un rapport administratif sévère publié le 5 septembre, une série de dérives médicales et scientifiques, mais aussi des lacunes de management, sont pointées, dont plusieurs pouvant « relever d’une qualification pénale », précise l’AFP.  Ce rapport « met en lumière des dysfonctionnements graves de l’IHU », et « plusieurs éléments » sont « susceptibles de constituer des délits ou des manquements graves à la réglementation en matière de santé ou de recherche », déclarent d’ailleurs les ministres français de la Santé et de la Recherche, François Braun et Sylvie Retailleau, dans un communiqué commun. Il est manifestement révolu le temps où Emmanuel Macron faisait le déplacement à Marseille pour saluer la vista du professeur Raoult, pourtant déjà largement controversé. La procureure de Marseille Dominique Laurens a indiqué à l’AFP avoir ouvert une information judiciaire, sans plus de détails. Contacté par l’AFP, l’IHU de Marseille n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat. Les ministres relèvent « certaines pratiques médicales et scientifiques inappropriées répandues » au sein de l’Institut créé en 2011 et dirigé par le Pr Didier Raoult jusqu’à la fin août 2022. Sont pointées des pratiques « ne respectant pas la réglementation et pouvant générer un risque sanitaire pour les patients, notamment au cours des protocoles de recherche », des « dérives dans les pratiques de management, pouvant générer harcèlement et mal-être au travail », des « dérives dans la gouvernance, qui ne respecte pas strictement les règles encadrant les fondations de coopération scientifique », précise le communiqué.