Immigration : encore une loi ?

7 Novembre 2022
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« Je ne ferai jamais un lien existentiel entre l’immigration et l’insécurité », a déclaré (26 octobre) Emmanuel Macron dans un entretien sur France 2. Mais en bon adepte du « en même temps », le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de « durcir les règles » avec une nouvelle loi pour mieux « lutter contre l’immigration illégale ». « Aujourd’hui, quand on regarde la délinquance, par exemple à Paris, où on a une forte concentration (...) de cette immigration illégale, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance », a expliqué le président de la République. « On ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des délinquants, des faits de délinquance qu’on observe, viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres (...) et qui viennent souvent de ces filières » d’immigration clandestine, a poursuivi Emmanuel Macron. Il répondait ainsi à une question portant sur le lien assumé de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, entre immigration et délinquance. « On doit, pour celles et ceux qui ont vocation à rester, beaucoup plus vite les intégrer, les sortir d’une clandestinité qui n’est pas bonne », a-t-il déclaré, sans évoquer de vague de régularisation. « Et (pour) les autres, durcir et accélérer nos règles pour les reconduire » hors de France, a-t-il indiqué. Pour y parvenir, le président veut « réformer en profondeur les règles, nos lois, pour simplifier les procédures » d’expulsion, à l’occasion d’une énième loi sur l’asile et l’immigration qui doit être présentée « au premier semestre de l’année prochaine », après un débat parlementaire sur le sujet « dans les prochaines semaines ». « On va durcir les règles » pour « aller à ces 100 % » d’application des obligations de quitter le territoire français (OQTF), des procédures d’expulsion dont moins de 10 % seulement sont exécutées. « Même ceux à qui on ne donne pas les titres [de séjour, ndlr], [et auxquels, ndlr] on ne confirme pas leur droit de rester sur le territoire, on a énormément de mal à les renvoyer », a-t-il indiqué, expliquant s’être « concentré sur [l’expulsion des] étrangers en situation irrégulière qui ont troublé l’ordre public » ces dernières années.