Immigration : LR en surenchère !

23 Novembre 2021
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Les cinq candidats-es à l’investiture LR pour la présidentielle se sont lancés dans une surenchère quant à leurs « solutions » concernant l’immigration, avec à la clef des promesses de « coup d’arrêt » ou de « réduction du droit du sol » qui ramènent la droite dans son sillon habituel. Xavier Bertrand a plaidé pour une « baisse de 30 % de l’immigration du travail », de 50 % de l’immigration étudiante et pour « diviser par trois l’immigration familiale », sans trop expliquer comment il allait procéder. Il faudra pour migrer « justifier de revenus, d’un logement suffisant, et parler français », a-t-il ajouté. Michel Barnier a défendu son idée de moratoire sur l’immigration afin d’y « mettre un coup d’arrêt », notamment sur le regroupement familial « que nous freinerons drastiquement ». Là encore, on ne sait pas trop comment, ni pourquoi cette mesure lui semble nécessaire. « Nous stopperons les régularisations massives », a-t-il ajouté, en jugeant nécessaire « qu’on retrouve la souveraineté juridique » sur ce sujet. « Le moratoire, ce n’est pas l’immigration zéro », a répliqué Valérie Pécresse selon qui « il faut cesser le droit du sol automatique y compris en métropole », pour que les enfants nés-es de parents étrangers « fassent un vrai choix » à leur majorité et qu’« on vérifie leur assimilation » à l’aune de leur « respect des valeurs de la République » et de leur « casier judiciaire vierge ». Pour Éric Ciotti, l’immigration « massive » que connaît la France « remet en cause les fondements de notre histoire » ; une vision qui entérine ainsi la théorie du présumé « grand remplacement ». Le candidat a plaidé pour « arrêter le regroupement familial » et estimé que la naturalisation ne devait être possible qu’au terme d’un « long parcours d’intégration (…) d’au moins dix ans ». Philippe Juvin s’est lui dit « favorable à sortir de la CEDH (Convention européenne des droits de l’Homme) tant que l’article 8 « qui consacre le droit à vivre en famille » n’a pas été réécrit. Le candidat a plaidé pour mettre « fin à l’immigration sociale ». De fait, tous-tes les candidats-es LR reprennent à leurs comptes des arguments de l’extrême droite et n’envisagent la question de l’immigration que comme un problème. Cela laisse augurer de la teneur malsaine du débat sur ce sujet durant la campagne présidentielle, désormais comme à chaque fois.