Immigration : Macron annonce une "refondation"

8 Septembre 2017
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Le président de la République avait réuni mardi 5 septembre à l’Elysée le corps préfectoral. A cette occasion, Emmanuel Macron a annoncé une refondation complète de la politique d’immigration et défendu un "cap de fermeté" pour la future loi qu’il veut voir bouclée début 2018. Les enjeux sont élevés pour ce texte dont une première mouture est attendue à l’automne, explique l’AFP. "Si nous n’agissons pas pour refonder" cette politique, "c’est le consensus républicain autour de notre tradition d’accueil et d’asile qui est remis en cause" et "les seuls gagnants sont les extrêmes", avance Emmanuel Macron. En matière de droit d’asile, l’Elysée entend réduire à six mois le délai d’instruction des demandes. Répétant la distinction qu’il fait — comme Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur — entre réfugiés et migrants économiques, Emmanuel Macron a répété la nécessité, selon lui, de favoriser l’intégration. L’Elysée a chargé le député La république en marche (LRM) du Val-d’Oise Aurélien Taché d’une mission sur la "refonte" de cette politique. Ce n’est pas une grande surprise, mais le président de la République prône une politique de fermeté en matière d’immigration. "Nous reconduisons beaucoup trop peu », a affirmé le chef de l’Etat, devant les préfets. "Nous laissons s’installer des centaines de milliers" de personnes dans un "no man’s land administratif", a-t-il estimé. Le projet de loi piloté par le ministère de l’Intérieur comportera "plusieurs dispositions pour permettre d’améliorer les retours vers les pays d’origine". Le gouvernement va s’engager sur une accélération des procédures. Les préfets ont reçu (5 septembre) leur feuille de route du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Celles-ci fixent des lignes fermes, indique l’AFP : "Revisiter les régimes de la retenue" pour vérification du droit au séjour (possible pendant seize heures) et "de la rétention administrative" (cela pourrait allonger les quarante-cinq jours autorisés). Le gouvernement entend aussi convaincre les pays d’origine de "reprendre" leurs ressortissants déboutés. "Un ambassadeur sera nommé [prévu le 6 septembre, ndlr] en conseil des ministres" pour "accélérer la délivrance" des documents nécessaires par les pays "récalcitrants", a annoncé Emmanuel Macron. Enfin, selon la feuille de route, la législation devra être "plus constructive en matière d’accompagnement des retours volontaires", moins coûteux que les expulsions, mais décriés par des organisations non gouvernementales. Depuis le début de l’année, 4 500 personnes en ont bénéficié (+40 % en un an), et le pécule de retour a été porté à 1 850 euros.