Impact des autotests VIH

6 Mai 2021
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La crise de la Covid-19 a considérablement perturbé l’offre de dépistage VIH dans le monde. Au Canada, des chercheurs-ses entendent pallier la fermeture de nombreuses cliniques de santé sexuelle à travers le pays, du fait de la pandémie de Covid. Ils-elles ont donc décidé de distribuer des milliers de tests d’autodépistage du VIH gratuits dans le cadre d’une étude visant à aider les homosexuels et les personnes queer à surmonter les obstacles au dépistage, note La Presse canadienne (21 avril). Cette initiative se fait dans le cadre de l’enquête annuelle sur la santé Sexe au présent qui fait la promotion de la santé des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queer. Elle va permettre de donner à 5 000 participants-es jusqu’à trois tests d’autodépistage rapide du VIH chacun-e.  « Même avant la pandémie de Covid, nous avons vu qu’il y avait des obstacles à l’accès aux tests de VIH et de santé sexuelle », a déclaré Nathan Lachowsky, directeur de recherche du centre et chercheur principal de l’enquête. « Nous voyons vraiment ces tests d’auto-dépistage du VIH [par goutte de sang prélevé au bout du doigt, ndlr] comme une occasion de s’engager dans la communauté et de surmonter certains des obstacles systémiques.» Selon le centre, la moitié des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queer interrogés à l’automne 2020 avaient déclaré avoir retardé ou sauté le dépistage des infections sexuellement transmissibles au cours des six premiers mois de la pandémie. Plus de la moitié des répondants-es ont dit que les cliniques étaient fermées ou indisponibles en raison de la Covid-19, tandis que plus d’un tiers ont exprimé des inquiétudes quant à la possibilité de contracter le nouveau coronavirus lors de leur visite, pointe l’article de La Presse canadienne. Et le journal d’expliquer : « Comme la pandémie consomme la plupart des ressources de santé publique du Canada, il y a un manque de données de qualité sur la propagation du VIH et d’autres ITS », note Nathan Lachowsky qui pense les autotests pourraient aider à combler certaines de ces lacunes. « Nous savons par la persistance de la pandémie de VIH au sein de la communauté [LGBTQI+, ndlr] que nous devons innover, et nous avons besoin de nouvelles options », a déclaré Nathan Lachowsky. Au total, l’étude enverra 15 000 trousses de dépistage gratuites à des participants-es un peu partout au Canada. Par ailleurs, les chercheurs-ses collecteront des commentaires six mois plus tard sur l’outil et sur sa capacité à faire le lien avec un service de santé sexuelle. Nathan Lachowsky espère que ces « informations permettront d’élaborer une stratégie qui réduira les obstacles au dépistage tels que l’accès aux soins de santé, les déplacements et les temps d’attente, les problèmes de coût et la discrimination à l’égard des minorités sexuelles et de genre ». « En 2018, près de la moitié des nouvelles infections à VIH au Canada touchaient des hommes gais, bisexuels et d’autres hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes, selon l’Agence de la santé publique du Canada », rappelle La Presse canadienne.