Indétectable, comment rassurer son/sa partenaire ?

22 Avril 2014
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Depuis l'avis suisse (Hirschel), de nombreuses études ont confirmé qu'une charge virale indétectable réduisait considérablement le risque de transmission jusqu'à parler de risque quasi nul. Dans ces études, aucun cas de transmission de VIH n'a été observé quand les conditions étaient réunies (indétectable depuis au moins 6 mois, pas d'IST, excellente observance des traitements). L'étude Partner a également démontré que ça marchait chez les gays. Le TasP (Treatment as Prevention) est une bouffée d'air pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, qui considérées d'abord comme des "bombes humaines" peuvent enfin avoir une sexualité sans l'épée de Damoclès de la transmission au-dessus de leur tête. L'appropriation de cette avancée n'est malheureusement pas encore assez répandue, même parmi les médecins, bien que l'on commence timidement à en parler dans les médias. Comment cela a-t-il influé sur votre vie, comment rassurer son/sa partenaire ? Venez échanger, débattre sur ce thème ce soir sur le chat thématique à partir de 21h en compagnie d'Emilie.

Commentaires

Portrait de Emilie-seronet

Le sujet a mobilisé hier soir et nous étions une quinzaine à suivre les échanges.

Comme on peut l'observer dans les posts des forums, le sujet "divise" et bien que de nombreuses études aient prouvé qu'être indétectable (depuis + de 6 mois, sans IST, bonne observance du traitement) permet de ne plus transmettre le virus, le fait qu'il sagisse d'un risque quasi nul et pas nul à 100% maintient l'interrogation.

Comment alors rassurer son/sa partenaire ?

Pour certain-es, cela passe par l'emmener chez le médecin et parler des différentes études "L'annonce a été un peu compliquée parce que j'avais un peu peur de sa réaction. Il a eu du mal à encaisser mais je lui ai parlé du rapport Hirschel. Il a murement réfléchi et tout était ok par la suite (...) Je lui ai montré toutes les études, mes bilans, je lui ai tout expliqué. C'est moi qui a demandé à ne plus utiliser le préservatif"

Pour d'autres, la peur de la contamination est plus forte, même si le/la partenaire est ok pour enlever le préservatif "j'ai peur de contaminé mon compagnon" "pour lui pas de problème pour faire l'amour sans capote .... c'est moi qui est peur pour lui". Parfois, c'est le/la partenaire : "je suis indetectable depuis 1 an mais elle a toujours peur d'une transmission et cela la bloque, bien sur nous utilisons toujours préservatif"

Il faudrait "la certitude de ne pas pouvoir transmettre", "une capote mentale"


"Perso, je pense qu'il n'y a pas à rassurer, c'est une décision qui doit être prise en connaissance de cause par les 2 ou si serodiscordant, par le séroneg"


Même si on peut voir des avancées thérapeutiques, les mentalités sont beaucoup plus lentes à évoluer "je pense qu'il faudrait changer la communication véhiculée par les médias" "Le problème ce n'est plus la contamination mais l'image négative véhiculée par le V.I.H"

"Peut être que les gens auraient moins peur de se faire dépister s'il savait qu'ils étaient non contaminants"

Cette information devrait sans aucun doute être largement diffusée afin de pouvoir changer le regard porté sur les personnes vivant avec le vih, par les médias, les médecins, les associations mais aussi par chacun-e !