Inégalité femmes/hommes : jusque dans les horaires

4 Mai 2022
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Inégalités for ever. Un-e salarié-e est dit en horaires atypiques « s'il-elle déclare travailler habituellement selon au moins l'une des modalités suivantes : tôt le matin (5h-7h), tard le soir (20h-0h), la nuit (0h-5h), le samedi, le dimanche », explique une étude publiée (27 avril) par l'Institut national d'études démographiques (Ined). Cette étude pointe une inégalité grandissante entre hommes et femmes dans le milieu du travail. Ainsi, l'exposition des femmes aux horaires « atypiques » — en particulier le travail habituel le samedi et le dimanche — a progressé entre 2013 et 2019 pour les femmes les moins qualifiées, alors qu'elle a diminué pour les cadres, selon l’étude de l’Ined. « La part des femmes cadres en horaires atypiques diminue de 23 % entre 2013 et 2019 tandis qu'elle augmente de 11 % pour les ouvrières non qualifiées. Chez les hommes, la polarisation sociale est moins marquée. La part des cadres diminue de 14 % tandis que celle des ouvriers non qualifiés stagne », constate l'étude, réalisée à partir des enquêtes « Conditions de travail » de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, ministère du Travail). Comment expliquer ce mouvement ? « D'un côté, les politiques de conciliation du travail et de la famille dans les grandes entreprises ont pu contribuer à améliorer les conditions de travail des plus qualifiées (...). De l'autre, les femmes peu qualifiées sont surreprésentées dans les métiers du commerce où le travail dominical a progressé (vendeuse, agent de nettoyage...) ainsi que dans les métiers des services à la personne (aide-soignante, aide à domicile, aide-ménagère), où les horaires atypiques sont structurels », explique l'étude, qui note aussi que « l'exposition des hommes aux horaires atypiques tend à se réduire ». Ainsi, les femmes sont désormais proportionnellement plus nombreuses que les hommes à travailler avec des horaires atypiques (37 % contre 35 %). Elles travaillent plus souvent le samedi et le dimanche. Les hommes restent proportionnellement plus nombreux à travailler tôt le matin, le soir et surtout la nuit, mais leur exposition tend à se réduire. Outre ces horaires atypiques, les ouvrières et employées non qualifiées font aussi plus souvent face à des journées discontinues (périodes de travail séparées d'au moins 3h) et des horaires imprévisibles (connus un jour à l'avance ou moins). Selon l'étude, ce groupe des « petits temps fragmentés et horaires imprévisibles » rassemble 18 % des salariés-es.