Inégalités de niveau de vie en France

18 Juin 2018
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En 2015, en France métropolitaine, le niveau de vie médian de la population s’élève à 20 300 euros annuels, soit un niveau légèrement plus élevé qu’en 2014 en euros constants, mais toujours en dessous de celui d’avant-crise, a récemment expliqué l’Insee (5 juin) dans la dernière édition de son enquête sur les revenus et patrimoines des ménages français. En 2015 comme en 2014, les inégalités restent stables, à un niveau proche de celui de 2008, notent les experts-es de l’Insee. Le seuil de pauvreté monétaire, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1 015 euros mensuels. Ce sont pas moins de 14,2 % de la population qui vit sous ce seuil de pauvreté, un des niveaux les plus bas de l’Union Européenne. Assez logiquement, c’est parmi les personnes au chômage que l’on enregistre le plus fort taux de pauvreté (37,3 %). Depuis 1996, les évolutions du taux de pauvreté sont de moindre amplitude. Ce taux a diminué de 1,9 point entre 1996 et 2004, est remonté entre 2004 et 2011 (+1,8 point), notamment du fait de la crise, et depuis évolue peu. L’intensité de la pauvreté a progressé entre 2008 et 2012 et décroît depuis, indique l’Insee. Le fait marquant de ces vingt dernières années est surtout le développement de la pauvreté des familles monoparentales, dont les membres vivent sous le seuil de pauvreté dans près d’un tiers des cas. Dans cette enquête, l'Insee révèle que les "aides sociales représentent près de la moitié des revenus des Français les plus modestes, et réduisent de fait les inégalités. Et ce, alors que le gouvernement les juge trop importantes et ambitionne de les réduire", pointe le journal "Marianne" (6 juin 2018). Cette question de la pauvreté conduit évidemment certains pouvoirs publics à essayer de nouvelles solutions. Treize départements souhaitent expérimenter le revenu de base. Interrogé à ce propos, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a affirmé (7 juin) ne pas croire que ce revenu de base soit "la bonne réponse" à la pauvreté, disant préférer une société "fondée sur la valeur travail". "On a mis au cœur du projet politique d'Emmanuel Macron le travail. Le travail, donc l'éducation (...) Moi, je considère que c'est le travail qui aujourd'hui est un facteur d'émancipation, de progression", a-t-il déclaré sur France Inter. "Moi je ne considère pas que le minimum de base soit la bonne réponse parce que philosophiquement je préfère avoir une société fondée aussi sur la valeur travail", a-t-il ajouté. Sinon, on ne voit toujours pas quelles solutions nouvelles avancent le gouvernement pour lutter contre la pauvreté… qui certes baisse, mais affectait tout de même près de neuf millions de personnes en 2015.