Iran : les autorités s'alarment de la hausse du sida

1 Janvier 2014
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Le nombre de personnes vivant avec le VIH a explosé en Iran depuis les années 2000, se sont alarmés des responsables du ministère de la Santé cités (2 décembre) dans les médias. Depuis 2002, "cette maladie a augmenté de 80 % par an, c'est plus que l'inflation ou les loyers", a déclaré le ministre Hassan Hachémi, cité par le quotidien "Shahrvand", dénonçant un "tabou" de la société iranienne. La loi islamique, en vigueur en Iran, interdit les relations sexuelles hors mariage, qui sont punissables de peines de fouet et de prison. Mais ces pratiques se sont développées ces dernières années ; de même que le nombre de travailleuses du sexe est en forte augmentation dans les grandes villes, en particulier à Téhéran. Son vice-ministre, Ali Akbar Sayari, a indiqué que le nombre de personnes infectées avait été multiplié par neuf depuis 2002, contre deux en  moyenne dans le monde, selon l'agence Irna. "Tout le monde devrait savoir que c'est un problème sérieux pour la société (...) Nous devons trouver de nouvelles voies pour lutter contre le sida", a affirmé Hassan Hachémi. "Maintenant, le monde entier lutte contre la maladie et nous ne sommes pas une exception", a-t-il lancé, rappelant "le temps où on utilisait le sida dans les micros publics pour se moquer" des sociétés occidentales. Selon les statistiques officielles pour 2013, 27 000 personnes sont malades du sida en Iran, dont 89 % d'hommes. En 2011, plus de la moitié des personnes infectées étaient des usagers de drogue (56 %) et un tiers (33 %) des personnes ayant eu des relations non protégées, a précisé Ali Akbar Sayari, cité par l’AFP. L’ONUSIDA estimait pour sa part en 2012 que 71 000 personnes vivaient avec le VIH en Iran, dont 19 000 femmes de plus de 15 ans. Pour le 1er décembre 2013, le gouvernement a annoncé qu'un cahier spécial de huit pages sur les dangers et les traitements de la maladie allait être distribué dans les écoles iraniennes.