IST en hausse

25 Avril 2022
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Les infections sexuellement transmissibles se propagent « agressivement » au Canada, explique l’agence de presse QMI (9 avril). Les cas de gonorrhée, de chlamydia, mais également de syphilis et de VIH, sont en hausse par rapport à l’année dernière. Au Nouveau-Brunswick, les cas de gonorrhée ont presque quintuplé entre 2020 et 2021, selon le Globe and Mail, puis ont triplé au cours des premiers mois de 2022 par rapport à 2021. Des campagnes ont été lancées via TikTok, Instagram et Tinder auprès des jeunes. « Qu'il s'agisse d'un problème de santé sexuelle ou d'un autre problème de santé, il y a beaucoup de choses qui ont été vraiment éclipsées par la Covid-19 », a expliqué Jennifer Russell, médecin-hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, une des provinces du pays. Des poussées de syphilis ont été constatées dans une grande partie du pays, notamment en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie-Britannique, dans les Territoires du Nord-Ouest et en Ontario, qui a enregistré 2 678 cas en 2021, le nombre le plus élevé depuis une décennie au moins. Les HSH sont la population la plus touchée par la syphilis, plusieurs provinces signalant une majorité de cas chez les HSH de 30 à 39 ans. La Saskatchewan a connu une augmentation de 29 % de cas de VIH en 2021 par rapport à 2020, une hausse qui « reflète en partie l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les facteurs de risque de transmission de la maladie et l'accès aux tests et aux soins », selon une déclaration du ministère de la Santé de la province envoyée au Globe and Mail. Les experts-es redoutent que les derniers chiffres ne soient sous-estimés, étant donné que la pandémie a limité les tests, les soins médicaux réguliers, le suivi de la santé publique et la saisie de données, explique QMI. La capacité des laboratoires était souvent dépassée par les tests PCR, et bon nombre de ceux-celles qui travaillaient dans le domaine de la santé sexuelle ont été redéployés-es pour aider à la lutte contre la Covid-19. Selon un rapport national de l'Agence de la santé publique du Canada, plus de 45 % des prestataires de services qui dépistent les IST ont signalé des diminutions considérables de leur capacité de le faire pendant la pandémie, 31 % ayant complètement arrêté les tests à certains moments de la crise. Un autre facteur de l'augmentation des IST pourrait être la réticence des Canadiens-nes à demander de l'aide : parmi les fournisseurs de soins de santé qui se concentrent sur la santé sexuelle, 66 % ont signalé une baisse de la demande au cours des premiers mois de la pandémie.