IVG : « Des femmes vont mourir »

23 Mai 2022
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Le droit à l'avortement « n'est protégé par aucune disposition de la Constitution [américaine, ndlr]», estime la Cour suprême des États-Unis dans un avant-projet de décision, rendu public, début mai. Elle doit statuer bientôt définitivement sur cette question. Alors que la Cour suprême américaine pourrait mettre fin au droit à l'avortement, la prestigieuse revue médicale The Lancet s'inquiète (13 mai) du fait que des « femmes vont mourir » en cas de reversement de la législation actuelle. Pour faire simple, une décision de la Cour suprême défavorable à l’équilibre actuel pourrait inciter plusieurs États à modifier leurs lois respectives sur le sujet, voire à l’interdire. On connaît déjà les conséquences des restrictions de l’accès à l’IVG et donc a fortiori de son interdiction sur la santé des femmes. Les juges auront alors « du sang sur les mains », avance The Lancet. Début mai, l'avant-projet d'une décision majoritaire rédigé par le juge conservateur Samuel Alito a fuité dans la presse, remettant en cause l'arrêt « Roe versus Wade » de 1973, qui garantit aux femmes un accès à l'avortement, même dans les États les plus conservateurs. « Le fait est que si la Cour suprême des États-Unis confirme cet avant-projet, des femmes vont mourir », dénonce donc l’éditorial de la revue. Et la revue scientifique d’expliquer : « Aux États-Unis, les femmes noires ont un taux de grossesse non désirée qui est le double de celui des femmes blanches non hispaniques. Et le taux de mortalité maternelle pour les femmes noires, pour lequel les avortements dangereux est un facteur important, est près de trois fois supérieur à celui des femmes blanches ».  « Quel type de société sont devenus les États-Unis, lorsqu'un petit groupe de juges est autorisé à blesser des femmes, des familles et leurs communautés, alors même qu'ils ont été élus pour les protéger ? », interroge encore l'éditorial. La Cour suprême, qui a été profondément remaniée par Donald Trump (qui y a nommé des juges très conservateurs-rices), doit rendre avant le 30 juin cette décision très attendue.