IVG : hausse confirmée en 2019

13 Octobre 2020
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En 2019, 232 200 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, dont 217 500 concernent des femmes résidant en métropole, indique une récente étude de la Drees (le service des statistiques des ministères sociaux). Le taux de recours est à son niveau le plus élevé depuis 1990 et atteint 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer (Drom). Ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui restent les plus concernées, leur taux de recours étant de 27,9 IVG pour 1 000 femmes en France entière. Les écarts régionaux perdurent, les taux de recours allant du simple au triple selon les régions. En métropole, ils varient de 11,8 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 22,9 IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plus élevés dans les Drom, ils dépassent 39 pour 1 000 femmes en Guadeloupe et en Guyane. Près de 61 500 IVG ont été réalisées hors d’une structure hospitalière, soit 25,4 % du total des IVG en métropole et 41,6 % dans les Drom. À l’hôpital, la part des IVG instrumentales continue de décroître : elle est de 41 %, soit 30 % du total des IVG. Pour la première fois, les données sur les IVG ont été appariées avec des données fiscales pour l’année 2016. Elles montrent une corrélation nette entre niveau de vie et IVG ; les femmes les plus précaires y recourent sensiblement plus que les plus aisées. Ces données sont extraites d’un travail conduit par Annick Vilain avec la collaboration de Samuel Allain, Claire-Lise Dubost, Jeanne Fresson et Sylvie Rey (Drees). Pour autant, magré ces chiffres « en hausse » le recours à l'IVG n’est pas sans obstacles, loin s’en faut. « On constate effectivement une légère hausse de ces chiffres, mais il ne faut pas oublier que pour de nombreuses femmes, y compris en France, l'IVG reste trop souvent un parcours du combattant », souligne ainsi Marianne Niosi, directrice exécutive de la confédération nationale du Planning familial. Par ailleurs, selon le collectif « Avortements en Europe, les femmes décident », au moins 5 000 femmes seraient ainsi obligées de s'exiler à l'étranger chaque année pour avorter, faute d'avoir pu le faire dans les délais légaux de quatorze semaines imposés en France. Selon la Drees, les IVG les plus tardives, réalisées durant les deux dernières semaines du délai légal, et qui concernent en majorité des mineures, sont en partie les conséquences de difficultés de parcours et d'accès, "du fait d'une offre insuffisante ou d'une méconnaissance du système de santé par les femmes concernées ».