IVG : le recours diminue en France

26 Janvier 2015
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Quarante ans après la loi Veil, les femmes ont moins recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), mais les avortements répétés sont plus fréquents, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED) publiée le 14 janvier 2015. "Après avoir diminué de 1975 à 1995, le recours à l'IVG a légèrement augmenté avant de se stabiliser à la fin des années 2000", résume l'INED. Si elle constate une baisse du recours à l'avortement avec 0,53 IVG par femme en moyenne au cours de la vie en 2011, contre 0,66 en 1975, l'étude souligne aussi l'augmentation "continue" de la proportion d'IVG dites "répétées". Les femmes ayant déjà avorté le font plus souvent à plusieurs reprises, même si le phénomène reste "faible en France" puisque, en 2011, seulement "9,5 % des femmes ont recours deux fois à l'IVG, et 4,1 % trois fois ou plus au cours de leur vie". Autre enseignement des travaux de l’INED : la loi de 2001 qui a allongé la durée maximale de grossesse pour une IVG à 12 semaines, contre 10 auparavant, "n'a eu pour effet ni un allongement durable de la durée moyenne de grossesse au moment de l'IVG, ni une augmentation du recours à l'IVG". Près de 210 000 IVG ont été recensées en France en 2011. A l’occasion des 40 ans de la loi Veil, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, doivent présenter le Programme national d'actions pour améliorer l'accès à l'IVG. Même si les associations féministes se félicitent d'améliorations apportées à la loi Veil (remboursement à 100 % de l'IVG, suppression de la notion de "situation de détresse" pour justifier une demande d'avortement, etc.), elles regrettent que l'accès à l'IVG ne soit "pas garanti pour toutes les femmes aujourd'hui en France", souligne Margaux Collet, d'Osez le Féminisme, citée par l’AFP. Un récent rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes estimait que "5 % des établissements publics et 48 % des établissements privés pratiquant l'IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total", entraînant des difficultés d'accès à l'avortement dans certains territoires.