Ivy Kwan Arce : femme et activiste

6 Avril 2022
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Métro de New York en 1990, Ivy Kwan Arce, jeune femme américaine d’origine chinoise est attirée par une affiche d’Act Up New York : « Les femmes n’ont pas le sida ; elles se contentent d’en mourir ». L’affiche précise la liste des facteurs de risques de contracter pour le VIH pour les femmes. « J’étais sortie un temps avec un homme qui était usager de drogue alors j’ai décidé de faire un test », raconte Ivy Kwan Arce au magazine Poz dont elle fait la couverture du numéro d’avril-mai. La jeune femme de 25 ans découvre alors qu’elle est séropositive. Un peu perdue et isolée, elle se rend chez Act Up : « Il n’y avait nulle part où aller. Jusqu’à ce moment, on me répétait toujours que le VIH ne concernait pas les femmes », se souvient Ivy. Seule femme hétéro, séropositive et d’origine asiatique dans un groupe composé principalement d’hommes gays, Ivy ne trouve pas vraiment sa place chez Act Up. « On me prenait souvent pour une infirmière », explique-t-elle. La jeune femme perd son emploi de graphiste lorsque son patron découvre sa séropositivité. Au moment le plus difficile de sa vie, une rencontre va marquer un tournant. Ivy Kwan Arce se rend au groupe d’auto support de PWA (People with aids). Sally Cooper, la directrice de PWA, confie à Ivy la mission de graphiste du groupe. « Ce groupe m’a sauvé la vie. Je ne pense pas que j’aurais survécu sans lui », confie la militante. Trente plus tard, Ivy Kwan Arce est une femme heureuse dans sa vie personnelle, mariée depuis 1993 et mère de deux enfants séronégatifs. C’est aussi une activiste reconnue par la communauté de la lutte contre le sida. En novembre 2021, le Treatment Action Group (TAG) lui remet le prix Research in Action Award pour saluer ces décennies d’activisme. En choisissant de lui consacrer un portrait et une couverture, le magazine Poz met un coup de projecteur sur ces femmes vivant avec le VIH invisibles pendant (trop) longtemps.