Journée internationale des migrants-es

18 Décembre 2018
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Comme chaque année, à l’initiative de l'ONU, le 18 décembre est la Journée internationale des migrants-es. AIDES est, cette année encore, signataire de l'Appel national à mobilisation aux côtés d'une centaine d'autres organisations non gouvernementales. Dans leur appel, les ONG expliquent : « Nous marcherons toutes et tous ensemble, contre la montée des nationalismes, des racismes et des fascismes qui s’étendent sur l’Europe et le monde. Nous marcherons aux flambeaux en mémoire des dizaines de milliers de femmes, hommes et enfants morts-es sur les routes de la migration victimes des frontières et des politiques anti-migratoires des gouvernements des pays les plus riches de la planète et de leurs complices. Nous marcherons pour en finir avec ces morts-es pour la liberté de circulation et la fermeture des centres de rétention. Nous marcherons contre l’idée que l’immigration crée du dumping social, pour la régularisation des sans-papiers et pour l’égalité des droits. Nous marcherons pour la ratification par la France de la « convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs-euses migrants-es et des membres de leur famille » adoptée par l’ONU le 18 décembre 1990 et qui vise à garantir l’égalité de traitement entre travailleurs français et immigrés. C’est la précarisation générale, la remise en cause des acquis sociaux par les politiques d’austérité menées par nos gouvernants qui nourrissent les sentiments de mal-être et de repli sur soi dans la population. C’est en luttant ensemble que nous pourrons nous battre efficacement pour une société meilleure et égalitaire ». À Paris, le rendez-vous est fixé à 18 heures, place de la République, mais une trentaine de marches et de rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de France comme à Rennes, Clermont-Ferrand, Nîmes, Toulon, Montpellier, etc. Du côté de AIDES et de la lutte contre le sida, il y a aussi de très bonnes raisons de protester et de manifester. En effet, après des mois d'attente et d'informations au compte-goutte, l'Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) a enfin dévoilé son rapport sur le droit au séjour pour raisons médicales pour l'année 2017. Il révèle un bilan dramatique pour la protection des malades étrangers-ères avec une chute du taux d'avis médicaux favorables pour l'ensemble des pathologies. Les personnes séropositives ne sont pas épargnées : plus de 200 d'entre elles ont vu leur dossier refusé en 2017, ce qui représente une hausse sans précédent. Les personnes vivant avec le VIH originaires du Brésil sont les plus concernées alors même que le nouveau président Bolsonaro multiplie les sorties inquiétantes sur la prise en charge du VIH au Brésil. En France toujours, la Loi Asile Immigration a aussi largement compliqué le parcours administratif des migrants-es LGBTI et/ou vivant avec le VIH en réduisant la possibilité et les délais de recours, et les propos d’Emmanuel Macron, lors de sa dernière allocution, ne sont guère rassurants sur l'avenir des politiques migratoires. Le gouvernement envisagerait de relancer un débat citoyen sur l’immigration. Pour AIDES, la « lutte contre l'épidémie ne peut se faire sans l'amélioration des conditions d'accueil et de résidence des personnes immigrant en France », des personnes qui représentent près de la moitié des découvertes annuelles de séropositivité au VIH en France. Vous pouvez trouver plein d'informations dans le tout nouveau Rapport VIH, hépatites, la face cachée des discriminations, édition 2018, consacré aux malades étrangers-ères et aux réfugiés-es LGBTI, co-écrit avec l'ARDHIS.